La police nigérienne a présenté vendredi, aux médias, deux (2) bandes de malfaiteurs démantelées dans la ville de Niamey par la Direction de la Police Judiciaire (DPJ). La première bande est composée de cinq malfrats nigériens et la deuxième est composée de 12 cybercriminels dont deux béninois.
La police nigérienne poursuit sa mission de la lutte contre la criminalité ambiante à Niamey, la capitale du Niger. Selon le communiqué publié vendredi, la police a démantelé deux bandes de malfaiteurs.
La première bande, composée de cinq (5) malfrats de nationalité nigérienne, est spécialisée dans le vol de nuit, en réunion, à mains armées (fusil de chasse, pistolet Makarov et un PA factice), au niveau de certaines stations-services et magasins à travers la Ville de Niamey.
Comme mode opératoire, ces malfaiteurs agissent généralement à trois (3), sur une moto de marque kasea (sans plaque d’immatriculation) et appuyés d’un véhicule de marque Toyota Corolla à bord duquel se trouvent les deux (2) cerveaux de la bande dont un ancien agent des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) suspendu de ses fonctions pour faute grave.
D’abord, ils repèrent leur cible, attendent une heure tardive de la nuit (3h à 4h du matin), se présentent aux pompistes comme étant des clients et au moment où ils sont en train d’être servis, ils commettent leur forfait en braquant les victimes, les contraignant ainsi à leur remettre la totalité des recettes et leurs téléphones portables avant de prendre la fuite au guidon de leur moto.
Quant au véhicule, jouant un rôle d’appui, il est garé juste à un endroit non loin du lieu du braquage, prêt à intervenir en cas de besoin. L’ancien agent des FDS (qui est le chef de la bande) étant en tenue à bord du véhicule et reste prêt à intervenir, en tant qu’élément des FDS, pour libérer ses camarades en cas d’interpellation, trompant ainsi la vigilance des victimes qui croient avoir à faire à un élément opérationnel des FDS.
Cette bande a reconnu avoir commis trois (3) cambriolages de magasins et trois (3) braquages de stations-services à mains armées dans la Ville de Niamey.
Des butins saisis
Les investigations menées ont aussi révélé qu’ils sont présumés auteurs de plusieurs vols à l’arracher avec armes blanches portant sur des sacs à main et des téléphones portables.
Des perquisitions effectuées aux domiciles des mis en cause ont permis de découvrir et de saisir un (1) véhicule de marque Toyota Corolla S, une moto de marque kasea sans plaque d’immatriculation, un fusil de chasse, un pistolet Makarov et son chargeur, un PA factice, deux cisailles, plusieurs machettes et couteaux, une tenue uniforme des FDS, deux gilets par balle, une paire de menottes, deux ceinturons, un sabre, des flèches, une corne de biche, un couteau commando, deux démonte roues, cinq téléphones portables, cinq casquettes, trois paires de lunettes, deux lampes torches et de faux billets de banque.
2 cybercriminels béninois arrêtés
Quant à la deuxième bande, elle est composée de douze (12) cybercriminels (cinq (5) camerounais, deux (2) béninois, deux (2) nigériens, un (1) ivoirien, un (1) burkinabé et un (1) ghanéen), spécialisés dans l’escroquerie par un moyen de communication électronique, à travers des simulacres d’offres de marchés d’épices bio ou du miel naturel.
En effet, ces cybercriminels opèrent en bande organisée, chaque membre de la bande a un rôle à jouer. Par exemple, il y a parmi eux, un qui se déguise en fou dont le rôle consiste essentiellement à fouiller les poubelles des administrations publiques ou privées, des dépotoirs, des gares routières pour ramasser des documents administratifs leur permettant d’avoir des informations concernant leur victime. Il s’agit des listes de présence établies lors des rencontres (atelier, conférence…), des reçus de transfert d’argent, des bordereaux d’envoi de colis, bref tout document contenant des données à caractère personnel : nom et prénoms, numéro de téléphone, adresse mail, profession …
Ensuite ils appellent une (1) des personnes dont le nom figure sur le document ramassé, la mettent en confiance en se faisant passer pour une de ses connaissances ou proches et ils lui proposent des marchés de livraison d’épices bio ou du miel naturel, en précisant qu’il s’agit d’un expatrié qui a besoin de miel pur ou du directeur commercial de l’hôtel Bravia ou celui de Radisson blu qui a besoin d’être ravitaillé en épices bio.
Ils passent le numéro de téléphone du demandeur qui est un élément de la bande, celui-ci confirme à la victime que réellement il a besoin du produit indiqué et qu’elle peut se procurer ces produits auprès d’une autre personne qui pourrait se trouver à Birni N’gaouré ou une autre localité et qui serait le producteur du produit recherché. Une fois le contact établi entre la cible et le producteur fictif ; ce dernier confirme à la victime la disponibilité du produit et les modalités des transactions (achats, livraison…). Il est miroité à la victime qu’elle va gagner un bénéfice énorme en revendant le produit aux demandeurs (l’expatrié ou les directeurs commerciaux).
Le producteur fictif demande à la cible d’envoyer une somme d’argent à travers une des agences de transfert d’argent de la place pour l’achat et le transport du produit. Une fois l’argent envoyé, les intéressés coupent tout contact avec la victime. De son actif, cette bande a causé un préjudice de 300. 928.000 FCFA à ses victimes.
Les perquisitions effectuées aux domiciles des mis en cause ont permis de découvrir vingt-sept (27) téléphones portables, deux (2) fausses cartes d’identité nigériennes et un (1) faux passeport nigérien, douze (12) fausses cartes d’identité béninoise, un (1) faux passeport et un (1) faux permis de conduire maliens, quatre (4) photos d’identité, quinze (15) extraits d’acte de naissance, cinq (5) copies de cartes d’identité béninoises, quatre (4) conventions de vente de parcelles du Bénin, trois (3) faux billets de 10 .000 FCFA, des liasses de billets noirs pour la confection de faux billets de 10. 000 dollars, quarante (40) puces des réseaux téléphoniques nationaux et internationaux, deux (2) petits sachets de chanvre indien, une (1) bouteille contenant des pépites de métal jaune (en examen), vingt-sept (27) listes administratives contenant les identités et numéros de leurs cibles et une somme 381 000 F CFA retrouvée sur les mis en cause.