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Situation sanitaire exceptionnelle: « Il va falloir gérer des émotions »

Publié le mercredi 1 fevrier 2023  |  La Nation
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© Autre presse par DR
Bénin: deux hommes condamnés pour la coupure d`électricité au CNHU de Cotonou
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Par Fulbert Adjimehossou,

La gestion d’une tragédie exige beaucoup de préparation, en amont. Lors de son passage à Cotonou, en 2022, Dr Dominique Taoko, médecin urgentiste en France, avait dévoilé des voies et moyens pour mieux gérer les drames. La Nation revient sur les suggestions du médecin réserviste de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris.

C’était un soir du 15 octobre 2022 à Cotonou. Dr Dominique Taoko projette, pendant quelques minutes des scènes de violences, des images blessés graves, de chocs émotionnels, avec des urgentistes au front. Elles sont surtout puisées des attentats du 13 novembre 2015 ayant fait au moins 130 morts et 350 blessés en France. Son vœu n’était pas que les pays ouest africains subissent de tels drames, mais qu’ils travaillent leurs systèmes de santé à y faire face au cas où. « Ça n’arrive pas qu’aux autres», avait-il fait remarquer au cours de sa conférence donnée sur les « situations sanitaires exceptionnelles : risques et enjeux ». Le drame survenu à Dassa est bien loin de là, mais rappelle combien les situations exceptionnelles deviennent récurrentes et peuvent provenir de violences, accidents de transport, catastrophes naturelles, accidents technologiques ou des crises sanitaires. S’y préparer répond aux principes de la médecine de catastrophe dont la doctrine est basée sur l’anticipation, la planification, l’exécution opérationnelle et la coordination des secours.

Le stress fausse des décisions
Dans des situations dramatiques, les urgentistes sont amenés à prendre des décisions dans l’incertitude. Les décisionnaires, comme c’est le cas actuellement du drame de Dassa, sont organisés en cellule de crise. D’un autre côté, selon Dr Dominique Taoko, les acteurs de terrain sont organisés en cellule opérationnelle. Il va falloir, disait-il, de l’expérience, gérer ces émotions et stress, que ce soit du côté des décisionnaires ou des exécutants. « Il va falloir beaucoup de discernement, de leadership et de management. Il y a des biais et des facteurs de contingence qui vont venir polluer votre prise de décision. Il faut toujours en situation de crise penser à l’inimaginable», fait-il remarquer. Le stress, dans la course contre la montre, peut être individuel et collectif, et fausser les réactions, s’il n’y a pas de préparation en amont. Dans la prise de décision, il faut savoir qu’une crise arrive; il y a une vision de crise. Chacun a une représentation. Mais le gestionnaire de crise doit assembler tout ça pour avoir une vision haute de la situation.
L’évaluation des risques, la planification à travers des exercices réguliers, l’attention à porter aux signaux annonciateurs sont importants dans un schéma de crise. « Au départ, tout est calme. Puis, il va se passer un changement d’univers, c’est-à-dire des signes annonciateurs d’une crise ». Ensuite arrive la prise de conscience. C’est une erreur de ne pas penser à tirer leçon du moindre signal d’alerte ou du moindre incident qui éprouve le système de gestion des urgences. A en croire, Dr Dominique Taoko, après la gestion de crise, il faudra des retours d’expérience, réajuster les plans d’urgence, retravailler les mesures opérationnelles, multiplier les exercices. « La gestion de crise est un réveil de risque, la préparation en amont. Il faut évaluer les risques, faire la veille, faire de la planification et la préparation. Toute personne qui ramène des informations à la salle de crise est importante», a-t-il fait savoir. Le plus difficile c’est de pouvoir prendre des décisions, avec une distribution précise des rôles. Quelques participants ayant déjà vécu des situations exceptionnelles du fait des attaques au nord du pays ont témoigné de l’importance de la préparation et des exercices. Puisqu’on ne sait pas toujours le jour ni l’heure où ces situations surviennent, malgré les signes annonciateurs.
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