La partie septentrionale du Bénin est en proie depuis plusieurs mois à des cas de suicides répétés. Déjà en 2020, il a été enregistré plus d’une quinzaine de cas dans plusieurs communes des départements du Borgou, Alibori, Atacora et Donga relayée au niveau des radios locales et sur les médias sociaux. Pour le compte de cette année 2023 et ce mois de Février, deux cas déjà ont été enregistrés. Le premier cas, c’est un homme, la quarantaine qui a été retrouvé pendu à un arbre le lundi 6 Février 2023, au quartier Suanin dans la commune de N’Dali, département du Borgou. Tandis que le second cas, s’est produit ce mercredi 08 Février 2023 dans le village de Sontou dans la commune de Pèrèrè où un homme s’est volontairement donné la mort en s’enfermant dans sa chambre à coucher avant d’appuyer sur la gâchette de son fusil de fabrication artisanale. Une situation qui suscite inquiétude et incompréhension. Pour la plupart des cas, les raisons ou motivations ne sont pas connues. Deux hommes de science ont été approchés pour tenter de mieux cerner les contours de ce phénomène qui sème désespoir et malheur.
« Le suicide est le fait pour un individu de se donner volontairement la mort ». Sotima Tchantipo, sociologue à l’Université de Parakou et Isaïe Nicanor Aimée psychologue à l’Université d’Abomey-Calavi s’accordent sur cette définition du phénomène. Le suicide peut se faire par pendaison, absorption de substance létale ou autre moyen, a précisé Sotima Tchantipo. Pour lui, la désaffiliation sociale serait la cause principale du suicide selon Emile Durkheim. Tandis que pour le psychologue Isaïe Nicanor Aimée, les causes du suicide sont inconnues. Par contre, il existe des facteurs de risques fréquents du suicide. Il évoque que la rupture des liens sociaux fragilise l’individu qui, face aux difficultés de la vie, n’a plus le soutien de la société, décide de se suicider. Au regard de la recrudescence des cas de suicide, il est important de se pencher sur la prévention.
Le sociologue Dr Sotima Tchantipo propose de faire recours à un réarmement moral, une meilleure prise en charge des individus au sein de la société actuelle afin de prévenir le suicide. Il pense que la religion peut jouer un important rôle dans la prévention du suicide. Pendant ce temps, c’est la piste de la promotion des règles d’hygiène mentale afin de faciliter l’adaptation des personnes à leur milieu social que propose Isaïe Nicanor Aimée. Et au psychologue de recommander de se confier à un ami ou un membre de sa famille, lorsque des pensées suicidaires interviennent suite à un évènement interpersonnel immédiat.