Les démocrates ne démordent pas sur les primes supplémentaires accordées aux députés de la huitième législature. A la suite de la lettre de l’honorable Léon Basile Ahossi soldée par une fin de non recevoir, Nadine Okoumassoun, membre de la même formation politique vient de saisir la cour constitutionnelle sur le bien-fondé de cette prime.
Par une requête en date du lundi 6 mars, Nadine Okoumassoun, membre du parti « Les Démocrates » a saisi la cour constitutionnelle à l’effet d’apprécier la légalité des primes supplémentaires de trois mois que se sont octroyées les députés de la huitième législature.
Dans la requête adressée au président de la haute juridiction, Nadine Okoumassoun sollicite l’expertise de la cour constitutionnelle « pour que lumière soit faite sur une situation atypique qui échappe à la compréhension de plus d’un« .
« Nous avons appris la prorogation des primes aux députés de la 8ème Législature pour trois mois supplémentaires. Si au cours de leur mandat, ils ont été régulièrement payés pour le service rendu en tant que législateurs, qu’est-ce qui pourrait justifier une telle prorogation« , s’est interrogée la requérante.
L’activiste politique justifie sa démarche par le souci d’être éclairée sur la légalité de l’acte posé par les députés de la huitième législature. « Pour une transparence dans la gestion de nos ressources, le président Vlavonou a-t-il le droit de cacher un document de telle portée ? Peut-on refuser la délivrance d’un document qui engage pour le paiement de primes à un législateur qui ne cherche qu’à comprendre ? Je me suis vue obligée de vous soumettre ces inquiétudes pour que lumière soit faite sur le sujet afin que nous soyons informés dans le cas où l’acte serait fondé« , lit-on dans la requête.
Requête adressée à la cour par Nadine Okoumassoun
Requête au Président de la cour constitutionnelle
Objet : Illégalité de la prolongation des indemnités des députés en fin de mandat de la 8ème Législature
A Monsieur le Président de la Cour constitutionnelle
Monsieur le Président Razaki Amouda Issifou, Je viens très respectueusement auprès de votre haute autorité solliciter votre expertise pour que lumière soit faite sur une situation atypique qui échappe à la compréhension de plus d’un. Nous avons appris la prorogation des primes aux députés de la 8ème Législature pour trois mois supplémentaires.
Si au cours de leur mandat, ils ont été régulièrement payés pour le service rendu en tant que législateurs, qu’est-ce qui pourrait justifier une telle prorogation !? Au nom de quoi doit-on indemniser les employés qui ne sont plus en fonction ?
L’ordre démocratique a voulu pour une République organisée, que les pouvoirs soient décentralisés. C’est ce qui justifie l’existence de parlementaire qui en réalité n’est rien d’autres qu’un siège qui abrite les élus (députés) à qui le peuple confère son pouvoir pour qu’ils le représentent.
C’est fort de cette autorité conférée à nos élus de la neuvième Législature, que l’honorable Ahossi Basile du parti Les démocrates a eu la hardiesse de demander au Président de l’Assemblée nationale, le sieur Louis Vlavonou de lui permettre de prendre connaissance du document ayant consacré cet accord de prorogation des indemnités aux législateurs de la précédente Législature. Ceci pour comprendre non seulement des tenants et aboutissants de ce document, mais aussi et surtout pour pouvoir rendre compte aux Béninois qui n’ont de cesse que de se questionner sur le bien-fondé de cet acte.
Il s’est fait malheureusement que le président de l’Assemblée nationale a opposé un non radical à cette demande pourtant justifiée. Lui notifiant que le document appartient à l’ancienne Législature dont il n’est pas membre. Le rôle du législateur étant de contrôler l’action du gouvernement, s’il n’est pas capable de contrôler l’institution dont il est membre, comment pourra-t-il contrôler l’action gouvernementale ?
Pour une transparence dans la gestion de nos ressources, le président Vlavonou a-t-il le droit de cacher un document de telle portée ? Peut-on refuser la délivrance d’un document qui engage pour le paiement de primes à un législateur qui ne cherche qu’à comprendre ? Je me suis vue obligée de vous soumettre ces inquiétudes pour que lumière soit faite sur le sujet afin que nous soyons informés dans le cas où l’acte serait fondé. Ou que soit annulé cet accord dans le cas contraire.
Nous ne pourrions accepter que d’autres soient payés plus qu’ils ne le méritent pendant que de milliers de jeunes sombrent dans le chômage.