L’Institut français de Cotonou a servi de cadre, vendredi 17 mars 2023, pour une causerie débat et une lecture scénique. Une activité en double entrant dans le cadre des manifestations consacrant la célébration de la francophonie. L’échange était axé autour de l’écrivaine Antillaise Maryse Boucolon alias ‘’Maryse Condé’’.
L’écrivaine est venue à Cotonou sur invitation de l’ambassade de la France près le Bénin dans le cadre de la commémoration du mois de la francophonie. Alors, il a été organisé à son sujet une séance de causerie débat ainsi qu’une lecture scénique afin de la faire découvrir au mieux aux passionnés des belles Lettres. Selon le docteur Xavier à l’occasion de la causerie qui a rassemblé à l’auditorium de l’Institut français les amoureux des belles Lettres, Maryse Condé est née Maryse Liliane Appoline Boucolon, en février 1937 à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, dans une famille qui l’a toujours poussée à lire et à étudier. A 16 ans, elle rejoint l’hexagone pour réaliser ses études d’hypokhâgne puis d’anglais à la Sorbonne, comme Paulette Nardal trente ans avant elle. Avec le présentateur, un tour complet de la vie et des œuvres de l’autrice a été fait. Un instant de véritables découvertes de l’éblouissante femme de Lettres qui a marqué le monde par ses écrits et sa particularité à imposer son « insolence », entendez sens de vérité à peine voilé, dans les Etats, notamment africains. Féministe et indépendantiste, Maryse Condé, à en croire les explications de Xavier, a contribué par sa plume à la lutte pour la libération aux côtés de nombreux pays africains. En vrai, Maryse Condé du haut de sa soixante-dizaine est carrément une virtuose de la littérature africaine et mondiale en général. Lauréate de plusieurs prestigieux prix de l’académie française, elle compte à son actif une panoplie d’ouvrages dont le dernier en date est rendu public en 2022. Comme quoi, ce monument de la littérature féminine africaine d’expression française continue d’impacter et d’enrichir les rayons des bibliothèques et libraires du monde par son talent et son génie.
A la suite de la séance de causerie débat autour de l’écrivaine, une belle lecture scénique est présentée sur fond de mélodie harmonieuse par l’interprète et comédienne Florisse Adjanohoun et le duo ‘’Landry+’’. Un véritable moment d’extase qui a permis aux participants de la soirée de savourer, à travers l’imposante voix de Florisse, un beau texte autobiographique de l’écrivaine.
Teddy GANDIGBE
Œuvres
Dieu nous l’a donné (1972), pièce en 5 actes
Mort d’Oluwémi d’Ajumako (1973), pièce en 4 actes Hérémakhonon (1976)
Stéréotype du noir dans la littérature antillaise : Guadeloupe-Martinique (1976)
La Civilisation du bossale : réflexions sur la littérature orale de la Guadeloupe et de la Martinique (1978)
La Parole des femmes [Texte imprimé] : essai sur les romancières des Antilles de langue française (1979)
Une saison à Rihata (1981)
Ségou, tome 1 : Les Murailles de terre (1984)
Ségou, tome 2 : La Terre en miettes (1985)
Pays mêlé, suive de Nanna-ya (1985)
Moi, Tituba sorcière… Noire de Salem (1986)
Haïti chérie (1986), réédité sous le titre Rêves amers (2005)
La Vie scélérate (1987)
En attendant le bonheur (1988)
Pension Les Alizés (1988), pièce en 5 tableaux
Hugo le terrible (1989)
Traversée de la mangrove (1989)
Quet de voix pour Guy Tirolien, coécrit Alain Rutil (1990) (OCLC 24289054)
Haïti chérie (1991)
Les Derniers Rois mages (1992)
La Colonie du Nouveau Monde (1993)
La Migration des cœurs (1995)
Desirada (1997)
Hugo le terrible (1998)
Le Cœur à rire et à pleurer : contes vrais de mon enfance (1999)
Célanire cou-coupé: roman fantastique (2000)
La Belle Créole (2001)
Rêves amers (2001)
La Planète Orbis (2002)
Histoire de la femme cannibale (2005)
À la courbe du Joliba (2006)
Uliss et les Chiens (2006)
Victoire, les saveurs et les mots : récit (2006)
Comme deux frères (2007), adaptation dramatique
Les Belles Ténébreuses (2008)
Chiens fous dans la brousse (2008)
Savannah blues (2008)
Conte cruel (2009)
La Faute à la vie (2009), théâtre
En attendant la montée des eaux (2010)
La Vie sans fards (2012)
La Belle et la Bête : une version guadeloupéenne (2013)
An tan révolisyon : elle court, elle court la liberté (2015), théâtre
Mets et Merveilles (2015)
Le Fabuleux et Triste Destin d’Ivan et d’Ivana (2017)
L’Évangile du nouveau monde (2021)
Théâtre
Dieu nous l’a donné, Pierre Jean Oswald, 1972
ort d’Oluwémi d’Ajumako, Pierre Jean Oswald, Paris 1973
Le Morne de Massabielle, Théâtre des Hauts de Seine, Puteaux 1974
Pension les Alizés, Mercure, Paris 1988
An Tan Revolisyon, Conseil Régional, Guadeloupe 1989
Comédie d’amour, mis en scène au Théâtre Fontaine, Paris, juillet 1993; New York, novembre 1993
Comme deux frères, Lansman, Paris 2007 allemand : Wie zwei Brüder, mis en scène en Guadeloupe, Martinique, France, États-Unis
La Faute à la vie Lansman, Paris 2009
Littérature jeunesse
Haïti chérie, Bayard, Paris 1991; nouveau titre : Rêves amers. Bayard Jeunesse, Paris 2001
Hugo le terrible, Sépia, Paris 1991 en allemand : Hugo der Schreckliche, Berlin 1997
La Planète Orbis Jasor, Pointe-à-Pitre 2002
Savannah blues, dans : Je Bouquine # 250, novembre 2004
Chiens fous dans la brousse, dans : Je Bouquine 2006
À la Courbe du Joliba, Grasset-Jeunesse, Paris 2006
Conte cruel, Mémoire d’encrier, Montréal 2009
Essais (sélection)
Pourquoi la Négritude? Négritude ou Révolution. dans : Jeanne-Lydie Goré: Négritude africaine, négritude caraïbe. Éditions de la Francité, 1973, S. 150–154
Négritude césairienne, négritude senghorienne, Revue de littérature comparée 3.4 (1974), p. 409–419
La Civilisation du bossale; Réflexions sur la littérature orale de la Guadeloupe et de la Martinique., Harmattan, Paris 1978/ 2000.
Profil d’une œuvre : Cahier d’un retour au pays natal, Hatier, Paris 1978
Propos sur l’identité culturelle. dans : Guy Michaud, Négritude: Traditions et développement. PUF, Paris 1978, p. 77–84.
La parole des femmes: Essai sur des romancières des Antilles de langue française. l’Harmattan, Paris 1979.
Notes sur un retour au pays natal. dans : Conjonction. 176 (supplément 1987), S. 7–23.
Noir, C’est Noir (Vorwort), dans : Regards Noirs. Harmattan, Paris 1996.
Nèg pas bon, dans : Mythili Kaul (Hrsg.) Othello: New Essays by Black Writers. Howard University Press, Washington, D.C. 1997.
Créolité without Creole Language, dans: Caribbean Creolization. University Press of Florida, Gainesville 1998.
Unheard Voice: Suzanne Césaire and the Construct of a Caribbean Identity, dans: Adele Newson, Linda Strong-Leek (Hrsg.): Winds of Change: The Transforming Voices of Caribbean Women Writers and Scholars Peter Lang, New York 1998.
O Brave New World, dans: Research in African Literatures 29.3 (Fall 1998), S. 1–8.
Fous-t-en Depestre, Laisse dire Aragon., dans : The Romanic Review. 92.1-2 (January-March 2001), S. 177–185.
Haïti dans l’imaginaire des Guadeloupéens. dans : Présence Africaine. 169 (2004), S. 131–136.
The Stealers of Fire: The French-Speaking Writers of the Caribbean and Their Strategies of Liberation. dans : Journal of Black Studies. 35.2 (November 2004), S. 154–164.
Palmarès
1987 – Grand prix littéraire de la Femme : prix Alain-Boucheron, pour Moi, Tituba sorcière… Noire de Salem
1988 – Prix Anaïs-Ségalas de l’Académie française, pour La Vie scélérate
1988 – Prix LiBeratur (Allemagne), pour Ségou : Les Murailles de terre
1993 – Prix Puterbaugh, pour l’ensemble de son œuvre
1994 – 50e grand prix littéraire des jeunes lecteurs de l’Île-de-France, pour Moi, Tituba, sorcière noire de Salem
1997 – Prix Carbet de la Caraïbe, pour Desirada
1999 – Prix Marguerite-Yourcenar, pour Le Cœur à rire et à pleurer
2003 – Grand prix Metropolis bleu
2005 – Hurston/Wright Legacy Award (catégorie fiction), pour Who Slashed Célanire’s Throat?
2006 – Certificat d’honneur Maurice Gagnon du Conseil international d’études francophones (CIEF)
2007 – Prix Tropiques, pour Victoire, les saveurs et les mots
2008 – Trophée des arts afro-caribéens (catégorie fiction), pour Les Belles Ténébreuses
2010 – Grand prix du roman métis, pour En attendant la montée des eaux
2018 – Nouveau prix académique de littérature, institué par la « Nouvelle académie