Presque en fin de mandat, la Cour constitutionnelle, version Razaki Amouda Issifou n’a été aussi sollicitée depuis l’entrée de l’opposition au Parlement. Avec 28 députés sur 109, le parti d’Opposition Les Démocrates est minoritaire à l’Assemblée nationale. Il arrive donc qu’il se sente brimé dans le partage de certains avantages. Dès lors, la seule issue qui s’offre au parti, c’est de saisir la Haute juridiction pour espérer que justice lui soit rendue. Et le parti de Eric Houndété ne s’en prive pas.
Le poste de 2e vice-président obtenu par consensus avec la majorité parlementaire, le parti d’Opposition Les Démocrates s’attendait à ce que le même consensus prévale lors de la constitution des commissions. Mais grande fut la surprise de constater qu’aucun député de l’Opposition ne soit membre des 5 commissions de l’Assemblée nationale 9e législature. Face à la contestation du président du parti Les Démocrates, Eric Houndété, le député Upr Aké Natondé lui a conseillé de saisir la Cour constitutionnelle, si tant est qu’il estime que le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale a été violé. Chose que n’ont pas hésité à faire les députés de l’Opposition. Dans sa décision, la Cour a ordonné la reprise de la constitution des commissions techniques de l’Assemblée nationale, de sorte à ce que l’Opposition y soit représentée. Même si le problème de poste adéquat, source de la contestation des députés Démocrates n’est pas réglé, c’est une décision qui fera perdre, quoi qu’on dise, à la mouvance parlementaire des postes qu’elle occupe au sein des commissions, en l’absence de l’opposition.
Aussitôt ce 1er round terminé qu’un autre recours de l’opposition est sur la table des sages de la Cour constitutionnelle. Cette fois-ci, c’est une militante non élue qui a saisi la Haute juridiction par rapport aux informations qui font état de l’octroi, sur trois mois, de salaire et indemnités aux députés de la 8e législature. On se souvient que dès le premier jour de leur installation, le 2e vice-président de l’Assemblée nationale 9e législature, Basile Léon Comlan Ahossi, avait interpellé le président Louis Vlavonou par une question écrite. Mais pour toute réponse, Louis Vlavonou avait laissé entendre que, puisque Basile Léon Ahossi n’était pas député de la 8e législature, il ne pouvait entrer en possession d’un tel document. C’est là que Nadine Okoumassoun a saisi la balle au bond. Dans une requête adressée à la Cour constitutionnelle, l’opposante au régime de la Rupture demande aux sages de se prononcer sur l’illégalité de la prorogation des indemnités des députés de la 8e législature sur trois mois. La Cour devrait se pencher sur la question hier, 21 mars 2023. Mais aux dernières nouvelles, on apprend que l’audience a été reportée pour le 04 avril prochain, en raison de l’absence d’un représentant de l’Assemblée nationale.
Avec le retour de l’Opposition à l’Assemblée nationale, les Béninois espèrent que le parti Les Démocrates traduise dans les faits son opposition au régime Talon. Chose qu’il fait pour l’heure à travers les questions écrites pour interpeller le parlement sur des sujets brûlants de l’actualité et à travers des saisines adressées à la Cour constitutionnelle. Toute chose qui avait manqué tout au long des 4 années précédentes.