Des appels à la prière pour tel, des sorties de creusets politiques qui sonnent la remobilisation, des appels de pied, par des subterfuges, au chef de l’Etat,… les réactions se multiplient ces derniers jours. Ce remue-ménage politique, qui s’observe, a pour point de mire 2026.
Au Bénin, la politique est souvent trop présente dans les débats. A peine une élection terminée, qu’une autre se prépare. Et pour le cas d’espèce, ce sont les élections générales de 2026, plus particulièrement lan présidentielle qui alimente déjà les débats, 3 ans à l’avance. Ceci du fait qu’elle représente une équation à plusieurs inconnus. Si 2026 devrait consacrer la fin du pouvoir Talon, peut-on dire la même chose du système qu’il incarne depuis 2016 ? La thèse du successeur sorti des entrailles du pouvoir est toujours d’actualité même si nul ne peut mettre, pour l’heure, un nom sur le visage du potentiel dauphin. Le développement de l’actualité ces derniers jours prouve à suffisance que le chantre de la Rupture peut rebattre les cartes à tout moment. Ce qui ne devrait plus être le cas, d’autant plus que la réforme du système partisan était supposée régler la question. En son temps, il avait été dit que ce sont les partis politiques qui animent la vie politique. Dès lors, tout potentiel dauphin devrait venir des partis politiques et son nom connu à l’avance, comme cela se passe dans les grandes démocraties, avec l’organisation de primaires. Certes, ce n’est pas encore tard. Mais rien n’est sûre, à l’heure actuelle. C’est dans cette ambiance que certains profitent pour faire renaître le débat d’un probable troisième mandat, malgré toutes les professions de foi du chef de l’Etat. Ils sont réprimandés à juste titre par des Béninois qui estiment que la question est réglée par la Constitution et qu’un tel débat est une insulte au peuple béninois. Le professeur Théodore Holo a même donné l’exemple du Niger où l’ancien président Mahamadou Issoufou a fait mettre en prison, pour incitation à un coup d’Etat, une personne qui a réclamé un 3e mandat.
Une manière de mettre en garde ceux qui véhiculent une telle idée au Bénin. Une manière aussi d’inviter Patrice Talon à aller à l’école de Mahamadou Issoufou afin de discipliner son entourage.
C’est surtout le vide autour de la question du successeur qui fait que chacun y va selon ses intérêts ou sa conviction. Jusqu’à ce qu’il y ait des certitudes par rapport au dauphin, venant du camp de la mouvance au pouvoir, le débat va se poursuivre.