Bénin/ Politique : Enfin les raisons du limogeage des ministres de l’Énergie, des Infrastructures et de la Justice

Publié le mercredi 19 avril 2023 | les pharahons

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4ème gouvernement du Président Patrice TALON
Mercredi 11 septembre 2019. Bénin. Les ministres, membres du 4ème gouvernement du Président Patrice TALON . Photo : Sévérin QUENUM - Ministre de la Justice et de la Législation

Ministres d’envergure il y a encore quelques semaines, ils ont été priés de faire leurs bagages. Pourtant, certains d’entre eux ont fait campagne pour cinq ans de plus et, la réélection de Patrice Talon, ils y ont cru. Ils auraient pu profiter de l’élan de leur meneur jusqu’en 2026. Seulement, les comptes ne sont pas bons. Parmi les déchus de ce lundi soir, Sévérin Quenum apparait comme le plus fragilisé. Accablé de toutes parts et jouissant d’une image qui n’a jamais réellement imprimé dans l’opinion, le Garde des sceaux encaissait depuis quelques semaines les critiques de la maison judiciaire, alors que des accusations extérieures de violation des droits des personnalités politiques en détention s’abattaient sur lui. La crise de trop pour ce fidèle qui s’est vu remplacer au poste par l’ancien bâtonnier Yvon Détchénou demeure sous silence.

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Si l’on ne donnait pas cher de la tête de l’ancien ministre de la justice, les deux autres départs semblaient tout aussi évidents qu’inéluctables. Dona Jean-Claude Houssou et Hervé Hêhomey, respectivement ministre de l’énergie et ministre des infrastructures et des transports, étaient pourtant sûrs d’eux. Incontournable depuis 2016, Dona Jean-Claude Houssou qui espérait que les choses ne s’arrêtent jamais, devra céder les rênes de l’énergie à son homologue de l’eau et des mines. Le désormais ex-ministre paierait sans doute le tribut des soupçons d’un certain clientélisme dans l’attribution des marchés publics relevant de son ministère, mais aussi de nombreuses autres casseroles préjudiciables à la vision portée par le président Talon. En sursis depuis quelques mois donc, Dona Jean Claude Houssou a vu son ministère au cœur d’un vaste audit et d’enquêtes dont les raisons demeurent confidentielles.

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Quant à lui, Hervé Hêhomey n’était ministre que de nom. Aussi prudent fut-il, celui à qui l’on a pu reprocher une communication un peu trop brouillonne durant le premier quinquennat de Patrice Talon a progressivement vu ses attributions se réduire en peau de chagrin. En effet, la création de la Société des infrastructures routières et de l’aménagement du territoire ainsi que de la Société immobilière et d’aménagement urbain, ont transformé le ministère des infrastructures et des transports en une coquille presque vide. Il n’était donc pas surprenant que le ministre du cadre de vie et du développement durable récupère le volet résiduel des transports de ce ministère.

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Le président Patrice Talon avait pourtant enterré une hypothétique idée de remaniement de son gouvernement il y a quelques semaines, indiquant qu’il ne saurait changer une équipe gagnante. C’est dire que ces ministres sont devenus la faille d’un système qui n’a que trop enduré leur présence, un handicap à la dynamique du groupe par des actions qui remettraient en question les engagements pris par le président Talon auprès des Béninois il y a tout juste sept ans.

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