A la date d’aujourd’hui, plus d’un millier de jeunes compatriotes sont en détention pour des infractions liées à la cybercriminalité. En effet, notre pays était devenu une place de confort pour ces jeunes qui utilisent les nouvelles technologies pour commettre des forfaits.
Les pouvoirs publics se devaient de réagir pour arrêter la saignée. D’où la lutte féroce qui a cours depuis quelques mois contre ce fléau avec les résultats que nous observons. Mais si on peut se réjouir des fruits de la lutte, il conviendrait d’approfondir la réflexion et de se demander si l’approche répression n’est pas une façon de s’en prendre aux symptômes plutôt que de traiter le mal lui-même ?
Un tour dans nos maisons d’arrêts, discutez avec tous ces jeunes pris dans les mailles de la justice pour ce crime et ils vous répondent à l’unisson que le manque d’emploi est la vraie cause de leur recours à la cybercriminalité. « Même quand nous finissons les études, nous n’avons aucune perspective à l’horizon. Soit, nous devenons des tenanciers de kiosque à mobile money, soit, nous sommes administrateurs de groupes WhatsApp. Dans ces conditions, la tentation est grande d’imiter le voisin qui s’en sort en ayant juste recours à son portable. Et la famille même nous y incite en prenant pour modèle l’autre qui change de motos et voitures et qui entretient bien ses parents ».
Tout le monde convient que l’école aujourd’hui forme les jeunes aux diplômes plutôt qu’à un savoir-faire. A l’avènement du président de la République Patrice Talon, le diagnostic a été fait et la conclusion tirée. Il nous faut changer de paradigme et aller à l’enseignement technique et professionnel. Mais à trois ans de la fin du second quinquennat, il nous faut convenir que l’implémentation tarde à prendre corps. Nous continuons de former nos jeunes au chômage.
Dans ces circonstances, lutter contre les cybercriminels d’aujourd’hui et préparer d’autres à devenir cybercriminels c’est comme un travail de Sysiphe.
Mieux, quand ceux qui sont aujourd’hui dans les liens de la justice auront fini de purger leurs peines et auront recouvré leur liberté, que vont-ils devenir ? Certainement des criminels endurcis.
Prévention
On ne peut pas peindre du rouge sur du rouge et espérer le blanc comme résultat. Ici et maintenant, nous devons cesser de détourner le regard. Un grand danger nous attend au bout de notre marche. La violence, la criminalité sophistiquée et banalisée, voilà l’horizon qui nous tend les bras si nous ne réglons pas le problème de l’employabilité des jeunes d’aujourd’hui et de demain.
Personne ne sera épargnée !
KINZA HANS