De nombreux dirigeants dans le monde entier ont félicité ce dimanche le président Recep Tayyip Erdogan, réélu à la tête de la Turquie pour cinq années supplémentaires. Parmi les tous premiers, Vladimir Poutine a félicité son homologue qui a voté les résolutions de l’ONU contre la Russie, mais n’a jamais pris de sanction à son encontre.
La campagne avait été très suivie par les médias russes et les résultats faisaient dès hier soir et encore ce lundi matin la Une des télévisions d’État. Le message de félicitations de Vladimir Poutine a lui été publié très vite après la proclamation des résultats dimanche soir sur le site du Kremlin.
C’est un message particulièrement chaleureux dans lequel le président russe donne du « cher ami » à son homologue fraichement réélu. Et comme les médias russes, le président a insisté sur la légitimité de l’élection. « C’est un soutien clair du peuple turc », juge-t-il, notamment à une « politique étrangère indépendante », indique le Kremlin.
Dans les médias russes, on évoque peu le soutien d’Erdogan à l’adhésion de la Suède à l’Otan, largement considéré comme une mauvaise nouvelle attendue, mais pas une surprise.
Statu quo
L’essentiel est ailleurs pour la Russie : le fait que Recep Tayyip Erdogan reste au pouvoir est en effet perçu comme la garantie que la Turquie continuera à ne pas appliquer les sanctions occidentales.
Encore mieux que ça, avec Erdogan au pouvoir, les liens commerciaux entre les deux pays avaient déjà explosé en 2022 et ce lundi dans le quotidien Izviestia, un analyste parie sur un développement des « importations parallèles » avec Ankara, ce système légalisé par la Russie qui permet aux détaillants d’importer des produits de l’étranger sans l’autorisation du propriétaire de la marque.
Vladimir Poutine dans son communiqué officiel se concentre sur les grands travaux communs. Il évoque la première centrale nucléaire turque construite par la Russie et surtout ce fameux projet commun de hub gazier, une initiative russe lancée en octobre dernier. Accepté par la Turquie, il est censé permettre la livraison de gaz russe, notamment vers l’Europe. Le projet avait été rejeté dès sa formulation en premier lieu par la France, mais avec cette réélection, les télévisions d’État insistent tout particulièrement : le hub gazier se fera.