À la tête d’une délégation du groupe parlementaire Union Progressiste le Renouveau, Natondé Aké, Lazare Séhouéto, Augustin Ahouanvoebla et une trentaine de députés du même bord politique, ont, au cours d’une conférence de presse, donné leur avis sur les prises de positions et certains actes posés par un groupe minoritaire au Parlement. Le deuxième point abordé au cours de cette conférence de presse tenue à la salle polyvalente » Kolawolé Antoine IDJI » est relatif au Débat d’Orientation Budgétaire (DOB). Le 3eme et dernier point est celui du contrôle de l’Action gouvernementale.
Lire ci-dessous la déclaration liminaire
« Chers animateurs de la presse,
Je voudrais vous dire combien, en tant que Président du Groupe Parlementaire Union Progressiste le Renouveau, je suis heureux de me retrouver face à vous, pour la première fois, depuis l’installation de la 9ème Législature de notre Assemblée Nationale. Le Groupe Parlementaire Union Progressiste le Renouveau vous remercie pour la consistance de votre présence. Je nourris l’espoir que nos échanges de ce jour soient de très bonne qualité.
Nous nous engageons de toute façon à vous rencontrer périodiquement, en moyenne une fois par session, en dehors des situations extraordinaires. En vous invitant à la conférence de presse de ce jour, nous inaugurons cette activité, espérant qu’elle deviendra une tradition. Nous tâcherons, chaque fois, de procéder à un bilan et échanger avec vous, au sujet de toutes questions relatives aux activités parlementaires, avec un accent particulier sur les analyses et positions du Groupe Parlementaire Union Progressiste le Renouveau.
Au nombre des activités et dossiers connues au cours de la présente session, il nous plaît d’en aborder trois, à savoir :
Les tentatives répétées d’abus de droit de la part de l’un des groupes parlementaires minoritaires ;
Le débat d’orientation budgétaire ;
La question du contrôle de l’action gouvernementale.
Les tentatives répétées d’abus de droit de l’un des groupes parlementaires minoritaires
Cette première session ordinaire de notre mandature a été marquée par la persistance des propos et comportements peu vertueux des députés de l’un des partis de l’opposition que notre peuple a bien voulu envoyer à l’Assemblée Nationale. Notre peuple, en votant pour ce parti espérait que ceux qu’il aura envoyé à l’Assemblée viendraient s’occuper de ses intérêts concrets, au quotidien, et non de leur auto-promotion individuelle, à travers des postures de pure fantaisie. A quoi mène l’attitude de ceux qui ne se mettent pas à jour, par rapport à leur connaissance des textes, parfois en vigueur depuis plusieurs décennies et qui s’introduisent dans les débats avec tonitruance et des propos inutilement excessifs ? A quoi cela conduit, quand une force politique adopte une attitude d’obstruction afin d’obtenir de la Cour Constitutionnelle, plus de droits qu’elle ne mérite et retardant du coup, le démarrage des activités pour lesquelles le Parlement existe ?Comment qualifie-t-on l’attitude de celui qui profite du principe d’avoir des droits, pour exagérer, pour en demander plus qu’il ne faut, quitte à compromettre le fonctionnement de l’institution, et en même temps, trompent l’opinion publique en jouant aux victimes ? Il s’agit d’un abus. Abus de droit. Abus de prérogatives. Abus de fonction. Ce n’est pas acceptable au regard des principes élémentaires de la bonne gouvernance. Ce n’est pas acceptable, au regard de la loi. Ce n’est pas acceptable, au regard de l’éthique.
Le Groupe Parlementaire Union Progressiste le Renouveau condamne fermement ce comportement contre-productif et profite de l’occasion pour réaffirmer avec force deux principes ou valeurs de référence de son parti, à savoir :
l’adhésion à une démocratie pluraliste où, l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire sont des pouvoirs séparés, mais devant concourir et servir au bien de l’ensemble de la nation, des populations, des citoyens d’aujourd’hui et de demain ;
Nous croyons en une démocratie pluraliste, fondée sur l’Etat de droit et la bonne gouvernance, où l’opposition jouit des droits les plus étendus de la minorité.
Dans ces conditions, nous invitons l’opposition qui constitue l’un des groupes parlementaires minoritaires de l’Assemblée Nationale, à améliorer ses approches. Être de l’opposition ne donne pas le droit à ramener la qualité du débat public, à un niveau de caniveau. On peut provenir d’une région, chacun de nous vient d’une région. Cela n’autorise pas à rester constamment et continuellement dans des insinuations régionalistes et à lire tous les événements et faits à travers la loupe du régionalisme. Notre pays est un peu plus avancé aujourd’hui, en 2023, en comparaison à un passé que nous connaissons tous. Nous sommes prêts à accompagner cette minorité à faire valoir tous ses droits. Mais tout droit impose des devoirs. Le premier des devoirs, qui relève du simple civisme, c’est le respect de la République, de ses lois et de ses institutions. Le Bénin a l’avantage d’être un pays à dimensions très réduites, où tout le monde connait tout le monde. A bon entendeur, sagesse !
Le débat d’orientation budgétaire
La loi organique relatives aux Finances constitue l’une des lois votées en 2013, à l’unanimité au sein de notre Parlement. Elle vise à renforcer le pouvoir du Parlement à comprendre et à interroger les politiques publiques et à en évaluer la cohérence, à moyen terme, et à travers les affectations budgétaires annuelles. Il s’agit d’un instrument majeur de gouvernance.
Le Groupe Parlementaire salue le déroulement du débat d’orientation budgétaire, couvrant le programme triennal 2023-2026 et le budget exercice 2024. Nous souhaitons que les cohérences retrouvées à travers les documents de programmation soient opérationnalisées, à travers le prochain projet de Budget et dans l’exécution desdits budgets au service des espoirs de nos citoyens. Nous espérons très vivement que chaque Ministère veille, à travers sa programmation à répondre davantage et plus concrètement, aux demandes de nos concitoyens et aux exigences de notre développement dans la durée.
La question du contrôle de l’action gouvernementale
Le gouvernement en place est notre gouvernement. Nous assumons aussi bien ses forces que ses faiblesses. Nous le soutenons sans conditions. Cela ne nous empêche pas de l’obliger à venir rendre compte de ses actions, à nous-mêmes et à nos populations. La redevabilité constitue un principe majeur de la bonne gouvernance. C’est d’ailleurs pourquoi le Groupe Parlementaire Union Progressiste le Renouveau mettra un point d’honneur à contribuer à l’exercice de l’une des fonctions essentielles de tout parlement, celui du contrôle de l’action gouvernementale. Tous les 53 députés membres de notre Groupe ont été instruits pour rester en écoute permanente des populations.
A ce niveau, nous voudrions lancer un appel solennel à tous les citoyens, où qu’ils se trouvent. Vous avez majoritairement donné vos suffrages à notre parti. Ainsi nous sommes aujourd’hui la majorité relative de l’Assemblée nationale. Merci à chacun et à tous. En tant que vos représentants, nous sommes à l’écoute des expressions de toutes vos satisfactions, de vos encouragements. Nous restons encore davantage à l’écoute, de tout ce que vous vivez d’anormal, d’illégal, d’inhumain, de tous les abus que vous vivez, mais aussi de toutes ces choses que vous ne comprenez pas. Le contrôle de l’action gouvernementale constitue pour nous, un moyen pour porter votre voix, pour que vos voix aillent le plus loin que possible et qu’il en suive des effets. Nous ne sommes pas de ceux qui vont se saisir de vos problèmes, les agiter maladroitement, juste pour se faire abusivement de la publicité. Nous avons intérêt, que les problèmes, que vos problèmes soient résolus. Rapprochez-vous de vos députés et de leurs points d’écoute, de leurs cabinets.
Nous venons d’ailleurs de sortir d’un atelier de formation de nos 53 députés afin qu’ils s’approprient les techniques de base pour écouter et pour synthétiser ce que disent les citoyens. Cette formation permet aux députés d’utiliser au mieux, tous les moyens à disposition, afin d’amener le gouvernement et des structures déconcentrées et décentralisées à se mettre davantage, au service des citoyens. Qui dit mieux ?
Mesdames et Messieurs les journalistes, encore une fois, je vous remercie infiniment pour votre présence. Les membres de notre Groupe Parlementaire sont présents. Chacun d’entre nous est prêt à répondre à toute question que vous leur poserez, dans le cadre de leur fonction.