La présidentielle de 2026 au Bénin s’invite de plus en plus dans les débats, Patrice Talon, le chef de l’Etat, étant à deux ans et demi de la fin de son deuxième et dernier mandat. Pendant qu’une certaine opinion pense que c’est trop tôt de s’y aventurer et qu’il faut laisser le soin aux formations politiques de décider le moment venu de qui sera candidat surtout dans un contexte de réforme du système partisan, des initiatives privées épaulées par des mouvements et associations prennent les devants et agitent cette actualité ; et ce sous le regard impuissant des partis politiques. Ces derniers temps, la suscitation de candidatures pour cette présidentielle défraie la chronique. Et pour l’heure, c’est la mouvance présidentielle qui a le vent en poupe. Le comble est que certains militants appartenant pourtant à tel ou tel parti de cette mouvance se joignent à ces activités de suscitation de candidatures. Au sein du parti Mouvement des élites engagées pour l’Émancipation du Bénin (Moele-Bénin), on a visiblement pris le temps d’observer ce feuilleton et de mûrir les réflexions sur la conduite à tenir. Ainsi, le lundi 31 juillet 2023, le Bureau politique national du parti dirigé par Jacques Ayadji s’est réuni en session extraordinaire sur le sujet. Une décision, qui a surpris plus d’un, a été prise. En effet, Moele-Bénin a fait savoir qu’en attendant la position officielle du parti, ses membres sont libres de participer aux mouvements de suscitation de candidatures au sein de la mouvance pour le compte de la présidentielle de 2026. Les responsables de Moele-Bénin estiment que ces initiatives de suscitation de candidatures sont comme des primaires. C’est ce qui justifie que les militants soient autorisés à « s’aligner derrière le potentiel candidat déclaré ou non de leur choix sous réserve que ce dernier soit du camp de la mouvance présidentielle en attendant le choix du parti auquel tous les militants devront se conformer en tout état de cause ». Dans cette mouvance présidentielle plurielle, seule Moele Bénin a exprimé publiquement sa position sur cette actualité. Le Bloc Républicain et le parti Union progressiste le Renouveau sont jusque-là muets. Est-ce un silence consentant du pas individuel ou personnel que posent certains de leurs militants qui se retrouvent déjà dans la vague des suscitations?
Ce qui est certain, même si le dernier mot revient aux formations politiques qui, le moment venu, doivent accorder les parrainages, Moele Bénin s’est tout de même démarqué de cette posture des deux « mastodontes » qui tacitement laissent également leurs militants agir librement. Ce faisant, le parti de Jacques Ayadji met en difficulté le BR et l’Up le Renouveau qui, sans décision pour l’heure, n’ont de choix que d’observer de loin les pas que posent en solo leurs militants dans l’agora.