Le Bénin ne servira pas de base militaire de la CEDEAO pour attaquer le Niger dans la crise que connaît le pays après le renversement du président Mohamed Bazoum. Le mouvement La Sentinelle Républicaine au cours d’un point de presse mardi 19 septembre 2023 à Cotonou, a reprécisé la position du pays dans cette crise, et souligné l’importance pour tous, d’œuvrer à la préservation des acquis démocratiques.
« Le Bénin a l’obligation de continuer à défendre les valeurs démocratiques », Frédéric Behanzin, coordonnateur du mouvement la Sentinelle Républicaine l’a souligné au cours d’un point de presse mardi 19 septembre 2023. Depuis les années 1990, le pays a démontré son engagement ferme en faveur de ce système politique. Tout n’est pas parfait, mais aucune activité humaine n’est exempte d’erreurs, a-t-il fait savoir avant de préciser qu’en cas de difficulté, les textes ont prévu les dispositions à prendre pour permettre au pays de retrouver son équilibre.
Selon le coordonnateur de la Sentinelle Républicaine, le ‘’printemps démocratique’’ des années 1990 a commencé par le Bénin. Le pays à l’époque avait été combattu ; il y avait de la résistance dans les autres pays, mais le Bénin a tenu. Analysant les coups d’Etat répétés et les vagues de déstabilisation observées depuis un moment à travers l’Afrique, la région Afrique de l’Ouest notamment, Frédéric Béhanzin soutient qu’il n’y a pas mieux que le Bénin pour défendre les valeurs démocratiques en Afrique. Le Bénin a l’obligation de continuer à défendre les valeurs démocratiques, a-t-il insisté.
A propos des putschs militaires dans la sous-région
Tout putsch militaire selon le coordonnateur de la Sentinelle Républicaine, est un crime contre l’État. « Cela est inscrit dans la constitution. Même des putschistes savent que c’est un crime contre l’État, et l’ont inscrit dans les constitutions révisées », a-t-il fait savoir évoquant le cas du Mali, et le Burkina Faso qui, ces derniers jours, a condamné des officiers militaires pour tentative de coup d’État. Si ces putschistes savent que tout putsch contre l’État est un crime, alors, qu’ils appellent le peuple malien à défendre son identité démocratique, a suggéré Frédéric Béhanzin.
Dans ce contexte de coups d’Etat dans la sous-région, le coordonnateur de la Sentinelle Républicaine déplore le fait que certains acteurs divulguent dans l’opinion, des informations selon lesquelles, le Bénin s’apprêterait à abriter la base militaire de la CEDEAO dans le cadre de l’attaque contre le Niger.
La position du Bénin dans la crise au Niger
L’intervention militaire annoncée de la CEDEAO contre au Niger, ne relève pas du Bénin. Le pays n’abrite pas le siège de la CEDEAO. Mieux, la réunion des chefs d’État-major qui a défini la stratégie militaire à adopter pour pousser les putschistes à la sortie, a eu lieu au Ghana. Le Bénin en tant que membre de la CEDEAO ne fait que se conformer aux décisions de l’organisation sous régionale, a expliqué Frédéric Béhanzin. Pour lui, les acteurs politiques qui font croire aux populations que le Bénin s’apprêterait à faire la guerre contre le Niger sont des mouvanciers de 2011 qui n’ont pas encore digéré leur échec. « C’est les mêmes qui, depuis 2016, font appel à l’insurrection. Certains auraient même demandé aux officiers militaires, de renverser le régime en place », a-t-il fustigé. Leurs manœuvres selon lui, s’explique également par le fait que l’hypothèse d’une intervention militaire de la CEDEAO au Niger est en train d’être écartée ; l’organisation sous régionale privilégiant dans les discussions, le dialogue, et le règlement pacifique des conflits.
Selon Frédéric Béhanzin, en cas de coup d’État, lorsque le pouvoir est attaqué, le pays est attaqué, le chef de l’État est attaqué, et les partis politiques, même en dehors du pouvoir, ne doivent pas se taire. Après l’intervention des partis de l’opposition, ceux de la mouvance ne devraient pas se donner du temps pour repositionner le débat et éclairer l’opinion. Fait qui laisse croire que c’est l’opposition qui porte la vérité. Faux ! Ils veulent tromper le peuple, a-t-dénoncé. Rappelant que le chef de l’Etat est entrain de finir son mandat, et qu’il va bientôt partir, Frédéric Béhanzin met en garde contre toute tentative de déstabilisation visant à mettre le pays au feu.
Il avait à ses côtés son chargé de communication, Constantin Amoussou, et Ratier Agassounon. Tous ont déploré la vague d’intoxications en cours dans l’opinion, faisant croire que le Bénin voudrait livrer une guerre contre le Niger. Mieux que ces manœuvres d’intoxications, ils souhaitent voir ces acteurs apporter leur contribution dans le cadre de la lutte contre les attaques de groupes armés au niveau des frontières dans la région septentrionale du pays.