Des mutations d’enseignants de dernières minutes, des listes de classement des candidats admis au Cep disponibles à la dernière seconde, cours d’école non désherbées par ici, cours et salles de classes inondées par-là, manque de mobiliers et salles ailleurs ; défilé des autorités communales et gouvernementales le premier jour pour recenser les besoins ; bref, c’est une ritournelle.
Telles des matières, ces maux qui datent de Mathusalem, l’école béninoise les valident chaque année, c’est-à-dire à chaque rentrée des classes. En dépit des nombreuses réformes opérées depuis 2016, la Rupture peine à trouver la thérapie de choc pour satisfaire, sur ce volet précis, parents, élèves, écoliers et même enseignants. En tout cas, dans le public, rarissimes sont les écoles ou les classes qui démarrent effectivement la rentrée avec les premiers cours au tableau et dans les cahiers. Chez certains élèves malchanceux, peut-être, le scénario dure parfois le premier trimestre voire plus.
Pendant ce temps, dans le privé, les premiers jours ou tout au plus passée la première semaine, ça démarre en trombe. Une école à double visage dans un même pays. Pourtant au niveau des ministères en charge des trois ordres d’enseignement, il y a des directions techniques qui devraient avoir le tableau de bord ou la carte scolaire du pays, pour ce qui est des écoles publiques à tout le moins. On n’a pas l’impression qu’une planification se fait. Au contraire, les problèmes s’amoncellent. Déjà la question des groupes pédagogiques ou classes volantes avec des cours qui se font au-delà de 13heures y compris les samedis, reste problématique. Autant de tares que continue de trainer le secteur public.
Sur la date officielle fixée depuis peu pour la rentrée, d’aucuns se demandent si les simulations et estimations nécessaires se font avant que ladite date ne soit arrêtée. Sinon, cela donne l’impression d’un délai trop serré pour cocher les cases primordiales avant le jour J. Entre la fin des examens et le premier jour de la rentrée, c’est à croire qu’on est souvent surpris le dernier jour de constater que la rentrée est là mais il y a tellement de points non résolus. Le contexte de pluie et de crue est un autre débat. On ne pourra jamais être prêt à 100%, diraient certaines langues.
Soit. Mais faire l’effort de régler, tout au plus pendant la pré-rentrée, les problèmes de toiture, de bancs et tables dans les classes, de salubrité ou d’assainissement, de disponibilité d’enseignants, cela pourrait être une avancée. Ne pas le faire et chercher par des communiqués en fin d’année à rappeler à l’ordre le privé, souvent en avance dans l’exécution des programmes, c’est passer à côté de l’essentiel quand bien même il est dit que l’année scolaire s’étend rigoureusement sur neuf mois. Et les mêmes causes produiront toujours les mêmes résultats.