Crise au Niger : Pourquoi la médiation béninoise n’a t-elle pas prospéré...

Publié le jeudi 11 janvier 2024 | Matin libre

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Cérémonie de clôture du dialogue politique
Samedi 12 octobre 2019. Palais des congrès de Cotonou. Après trois jours d’échanges, le dialogue politique réunissant huit partis, a pris fin sur un ensemble de recommandations que le président Patrice Talon a pris l`engagement de respecter

Le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp), Chef de l’Etat du Niger a décidé, ce 08 janvier 2024, de la libération, à titre humanitaire, de Salem Mohamed Bazoum, fils de l’ancien Président Mohamed Bazoum. Il est cependant surprenant de ne pas voir le nom du chef de l’État béninois, pourtant censé œuvrer aux côtés de ses pairs du Togo et de la Sierra Leone, figurer parmi les médiateurs de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) auprès du Niger ayant facilité la libération.

Lorsque le coup d’Etat ayant porté le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp), à la tête de l’Etat du Niger est intervenu, le chef de l’État nigérian, Bola Tinubu, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, après une rencontre à Abuja avec le président béninois a annoncé que Patrice Talon partait pour Niamey afin d’y mener une médiation avec la garde présidentielle et le président déchu Bazoum en vue de trouver un accord. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), réunis dimanche 09 décembre 2023 à Abuja (Nigéria), ont dans la même perspective désigné les Chefs d’Etat, Patrice Talon du Bénin, Faure Gnassingbé du Togo et Julius Maada Bio de la Sierra Leone pour la médiation au Niger.

Seulement, le communiqué émanant du Ministère togolais des Affaires étrangères, de l’intégration régionale et des togolais de l’extérieur, au sujet de la libération de Salem Mohamed Bazoum, fils de l’ancien président Mohamed Bazoum, n’a pas fait mention du président de la République du Bénin parmi les médiateurs intervenant pour ladite libération.

En effet, le communiqué précise que « Suite à la médiation de Leurs Excellences Messieurs Faure Essozimna Gnassingbé, Président de la République Togolaise, et Julius Maada Bio, Président de la Sierra Leone, médiateurs de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) auprès du Niger, Son Excellence Le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (Cnsp), Chef de l’Etat du Niger a décidé, ce 08 janvier 2024, de la libération, à titre humanitaire, de Monsieur Salem Mohamed Bazoum, fils de l’ancien Président Mohamed Bazoum ». La question que l’on est en droit de se poser est de savoir pourquoi le nom de Patrice Talon ne figure pas parmi les médiateurs de la Cedeao auprès de la République du Niger, mentionnés dans le communiqué du ministère des affaires étrangères de la République du Togo ? Patrice Talon a-t-il finalement décliné l’offre, alors qu’il était prêt à faire le job dès les premières heures de l’intervention du coup d’état ? Le Niger lui a-t-il dénié le droit d’intervertir dans les tractations en vue du dénouement de la crise ? Autant de questions qui méritent qu’on y trouve des réponses.

De toutes les façons, la crise nigérienne a refroidi quelque peu les relations entre les deux Républiques sœurs du Bénin et du Niger avec à la clé, des conséquences visibles sur les populations des deux pays. Cette absence du nom de Patrice Talon parmi les médiateurs de la Cedeao peut être aisément interprété comme entre aux autres effets de la crise inavouée qui secoue les deux pays du fait de position du chef l’État béninois qui s’était aligné sur celle de la Cedeao, visant à bannir de la sous-région, les coups d’Etat qui deviennent récurrents au grand dam de la démocratie.

M.M.

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