Le gouvernement béninois a décidé, en Conseil des ministres le 31 janvier 2024, de la création de 4 agences de sauvegarde de la culture dans les aires socioculturelles en République du Bénin. Au cours d’une conférence de presse, ce mardi 6 février 2024, le ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, Jean-Michel Abimbola a exposé les missions et champs de compétences de ces agences.
Élaborer des plans de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et assurer leur mise en œuvre dans la perspective d’améliorer leur contribution au développement socioéconomique du pays. Telle est la mission principale confiée aux quatre (4) agences chargées de la sauvegarde de la culture dans les aires socioculturelles au Bénin. Il s’agit de l’Agence de sauvegarde de la culture Adja-Tado ; l’Agence de sauvegarde de la culture Yoruba ; l’Agence de sauvegarde de la culture du Grand Borgou ; l’Agence de sauvegarde de la culture des Montagnes. Selon le ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, la création des ces agences s’inscrit dans l’élan de réappropriation culturelle en cours pour révéler le Bénin d’abord aux Béninois eux, mêmes et ensuite au reste du monde entier. En 2021, rappelle Jean-Michel Abimbola, le gouvernement a marqué l’opinion internationale à travers les innovations introduites dans la réforme juridique en matière patrimoniale par l’adoption de la loi n°2021-09 du 22 octobre 2021 portant protection du Patrimoine culturel en République du Bénin. « L’article 14 prévoyait déjà que le patrimoine culturel immatériel ainsi que les artefacts y afférents bénéficient des mêmes mesures de protection à travers l’inventaire, l’enregistrement et la documentation », informe-t-il. À en croire le ministre, « le patrimoine culturel immatériel est très riche et dense au Bénin dans chacune de nos aires socioculturelles ».
Missions des agences de sauvegarde
Dans ses explications, le ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts a clarifié la notion de ‘’sauvegarde’’. « C’est au sens de l’UNESCO que nous parlons de sauvegarde. Et pour l’UNESCO, la “sauvegarde”, c’est l’ensemble des mesures visant à assurer la viabilité du patrimoine culturel immatériel, y compris l’identification, la documentation, la recherche, la préservation, la protection, la promotion, la mise en valeur, la transmission, essentiellement par l’éducation formelle et non formelle, ainsi que la revitalisation des différents aspects de ce patrimoine », a-t-il signalé.
Les agences sont donc chargées, entre autres, de soutenir l’identification et l’inventaire des éléments du Patrimoine culturel immatériel (PCI) dans leur aire culturelle de compétence et qui offrent des avantages pour le développement touristique ; de veiller à leur sauvegarde et à leur mise en valeur. Elles ont également pour mission d’œuvrer à l’appropriation et au développement du patrimoine culturel immatériel auprès des jeunes, et notamment en milieux éducatifs ; de contribuer à la mise en œuvre des actions dans le cadre de l’élaboration des dossiers d’inscription des biens du patrimoine culturel immatériel sur la liste du patrimoine de l’humanité. Ces agences vont promouvoir des actions de sauvegarde favorisant l’harmonie et la cohésion sociales, le respect de la coexistence, de la tolérance religieuse et des pratiques coutumières conformes aux lois et règlementations en vigueur.
Les agences de sauvegarde auront à s’occuper des représentations, traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur d’expression et de transmission, ainsi que les espaces, artefacts et objets associés ; des arts de spectacle ; des pratiques sociales ; des connaissances se rapportant à la nature et à l’univers ainsi que ceux liés à l’artisanat traditionnel. « Les agences ne disposent pas de territoires physiques de compétence mais couvrent plutôt des espaces socioculturels », a précisé Jean-Michel Abimbola. Par exemple, explique-t-il, quand nous parlons d’Adja-Tado, on peut trouver Adja-Tado sur l’ensemble du territoire national.
Selon le ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, les agences vont travailler sur la sauvegarde et la valorisation à travers la conduite de recherches scientifiques. Ces agences contribueront aussi à l’économie touristique par le renforcement des dispositifs de médiation culturelle et le renforcement des collections muséales et patrimoniales et touristique.
Les idées, informe le ministre, peuvent émaner du gouvernement, des communautés, des groupes et ou individus et des agences elles-mêmes. Pour réussir la mission, chaque agence est dotée d’un conseil scientifique. « Il sera composé de trois (03) spécialistes de l’aire socioculturelle ; une (01) personne ressource spécialiste du patrimoine culturel immatériel ; un (01) représentant de l’Agence de sauvegarde de la culture concernée », a annoncé Jean-Michel Abimbola. La création des 4 agences va conduire à la dissolution de l’Agence de réhabilitation de la ville de Porto-Novo (ARPN) et de l’Agence pour la réhabilitation de la cité historique d’Abomey (ARCHA).