Dans un contexte où les défis politiques en Afrique de l’Ouest sont de plus en plus anxiogènes, la déclaration du Président du parti Les Démocrates, le Dr Boni YAYI, prononcée devant des milliers de militants à Ifangni dans le Plateau ce dimanche 4 février, résonne avec une force particulière. « Nous taire, c’est accepter l’irresponsabilité collective », a-t-il affirmé, soulignant notre devoir impérieux de participer activement à la sauvegarde de notre démocratie.
La concertation politique avec nos partenaires de l’opposition a marqué un premier pas décisif pour le dialogue et l’unité. Ensemble, nous avons exprimé notre opposition à toute révision constitutionnelle inopportune et à toute tentative de réaménagement du calendrier électoral, affirmant ainsi notre engagement commun pour un Bénin démocratique, stable et dont les réformes majeures sont consensuelles.
La récente décision de la Cour Constitutionnelle sur le code électoral est la preuve qu’une seule hirondelle ne fait pas le printemps car ces lois électorales sont le fruit de la gestion du funeste Parlement monocolore.
Nous ne devons pas opposer les défis à relever en matière de développement (agriculture durable, chômage des jeunes, autonomisation des femmes ; etc.) et la préservation de nos acquis démocratiques. Ce qui permet d’attirer et de garder les investisseurs dans notre pays est notre stabilité. La démocratie pour nous n’est pas un luxe car aucune réforme, qui n’a pas reçu l’assentiment de la majorité n’est durable. Au sens de l’économiste David Ricardo, la démocratie est donc un avantage comparatif dans notre pays.
Un régime démocratique qui respecte la liberté d’expression, préserve l’état de droit, protège les libertés individuelles est autant capable de construire des infrastructures qu’un régime d’exception et permet à ses concitoyens de s’accomplir au sens de la pyramide de Maslow. La démocratie n’est pas une finalité mais un outil afin d’obtenir une société plus juste au service de ses citoyens par la juxtaposition de ses énergies et la confrontation à la contradiction.
Les assises nationales que nous appelons de nos vœux doivent être un espace où chaque citoyen, membres de la société civile, des confessions religieuses, des têtes couronnées pourra contribuer à la révision du cadre d’organisation des élections et de nos lois électorales, pour renforcer notre modèle démocratique et plus largement revoir notre « vivre-ensemble ».
L’évolution de la situation politique dans la sous-région renforce cette conviction. Libérer les prisonniers politiques, permettre le retour des exilés et enfin organiser le dialogue n’est plus seulement un impératif démocratique mais permettra de renforcer notre stratégie de développement.
Nous, au sein du parti LES DEMOCRATES, sommes déterminés à promouvoir ces assises. L’initiative d’Ifangni, est un appel à l’unité, visant à ouvrir notre parti à tous les Béninois épris de paix, illustre notre engagement à transcender les divisions politiques pour le bien commun. Notre rôle, désormais, en tant qu’îlot démocratique en Afrique de l’Ouest en dépend. Le pain sans la paix n’est qu’asservissement temporaire et la paix sans le pain n’est qu’illusion.