A la faveur d’un colloque organisé à Cotonou, l’église Catholique du Bénin relève que la nouvelle mouture du code défendue becs et ongles par les soutiens du Président Patrice Talon porte les germes de tensions politiques et sociales. Une initiative qui fait grincer des dents du côté du pouvoir.
Selon le dicton, un vieillard assis voit plus loin qu’un jeune homme debout. L’Eglise catholique du Bénin se met dans la peau du vieillard et ne laisse d'autre choix que celui du jeune homme imprudent aux soutiens du Président Talon. Si le patriarche Mgr Antoine Ganyè, malgré le poids de l'âge, s’est fait l’obligation de saisir la tribune d’un colloque organisé par la Conférence épiscopale du Bénin (CEB) pour prévenir, c’est bien à dessein.
« Le souhait de l’Assemblée est que vous fassiez quelque chose pour que ce Code électoral ne suscite pas des bagarres dans notre pays. Nous soupçonnons cela », a déclaré l’archevêque émérite de Cotonou dans son propos au Palais des Congrès de Cotonou où s’est tenu, jeudi 25 avril, le colloque. D’ailleurs a-t-il missionné les initiateurs, « après tous les travaux, les organisateurs de ce colloque doivent rencontrer le chef de l’État. Ça, il faut le faire. Il faut lui décrire l’ambiance dans cette salle. Nous ne pouvons pas faire ceci, sans que le chef de l’État le sache. »
Prêtant sa voix à la CEB pour justifier l’initiative, le plus vieil évêque vivant du Bénin s’est personnellement adressé au Président Patrice Talon sur les craintes. “M le Président, c’est à cause de ce qu’ils entendent au niveau du Code électoral. Ils le font pour que cela n’engendre pas des difficultés, des insurrections”.
Une approche qui déplaît au pouvoir
Du côté de la Marina, on n’a pas suivi l’écho de colloque de gaieté de coeur. Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement s’est prononcé sur l’organisation du colloque. Il juge la démarche bancale.