Le pouvoir de la rupture est décrié un peu plus chaque jour au fur et à mesure qu’il s’approche de sa fin. Beaucoup de béninois sont mécontents dans une république où la vie coûte chère. D’ailleurs les syndicats ont décidé de manifester leur désapprobation la semaine dernière à travers une marche qui a été réprimée quelques jours après une rencontre avec le gouvernement au cours de laquelle les ministres présents ont assuré ne pas vouloir l’empêcher. On se demande alors qui a été à la manœuvre après les événements du samedi dernier.
Pour beaucoup de béninois, les deux mandats successifs de Patrice Talon dont le second et dernier mandat tire à sa fin ne sont qu’amertume. A plusieurs reprises, plusieurs voix ont dénoncé le fait que les libertés individuelles et les droits humains sont bafoués et quadrillés par des lois qualifiées de « crisogènes » par les opposants. Ces dernières années il n’y a presque pas eu de grèves encore moins des marches de protestation. Face à la crise de la cherté de la vie qui touche le monde et qui n’épargne pas le Bénin, des syndicats ont décidé de marcher pour manifester contre cet état de chose.
Mais la marche prévue par les syndicats depuis plusieurs jours n’a pu être effective. Dès les premières heures du jour J, une horde de policiers a été déployée sur le terrain pour empêcher la marche. On en était là quand l’information a commencé à circuler que des personnes ont été arrêtés dont des responsables syndicaux. Deux au départ (Anselme Amoussou et Moudassirou Bachabi) et quelques heures plus tard nous avons appris l’interpellation d’un 3è SG en la personne de Noël Chadaré. La tension est montée sur les réseaux sociaux et les commentaires allaient dans tous les sens. Plusieurs voix se sont élevées les heures qui ont suivi pour fustiger la répression de la marche pacifique et aussi ont exigé la libération des responsables syndicaux. Dans la soirée du samedi, ils ont finalement été libérés comme tous ceux qui avaient été arrêtés dans la matinée du même jour.
Pourtant quelques jours avant la marche, des ministres du gouvernement avaient rencontré les responsables syndicaux pour selon eux, exposé les efforts du gouvernement de la rupture de son avènement au pouvoir. Ils ont précisé que l’objectif de la rencontre n’était pas d’empêcher la marche. La pression baissée après cette journée de tension, une question reste posée : qui a été à la manœuvre pour empêcher une marche pacifique des syndicalistes contre un phénomène qui touche le monde entier et qui n’épargne pas le Bénin si le gouvernement Talon a semblé ne pas vouloir l’empêcher ? Difficile de le dire. Les Béninois attendent des réponses.