La Belgique était jusqu’ici la plaque tournante de l’exportation vers certains pays d’Afrique de carburants prohibés en Europe du fait de leur toxicité jugée nocive pour la santé et l’environnement.
Des informations publiées vendredi 24 mai font état de l’interdiction par le gouvernement de la Belgique, de l’exportation vers certains pays en Afrique de l’Ouest et du Centre, de carburants jugés toxiques pour la santé et l’environnement du fait de leur forte en teneur en soufre, en benzène et en manganèse.
Les carburants ciblés par cette mesure, peuvent contenir jusqu’à 1 500 parties par million (ppm) de soufre. Une concentration 150 fois au-delà de la limite des 10 ppm autorisée par les normes européennes en la matière.
Concrètement, cette mesure annoncée par la ministre belge de l’Environnement Zakia Khattabi, vise à mettre fin à une pratique des compagnies pétrolières et des négociants consistant à utiliser le port d’Anvers pour exporter ces carburants toxiques interdits en Europe.
« Depuis bien trop longtemps, des carburants toxiques partent de Belgique vers des destinations telles que l’Afrique. Ils sont à l’origine d’une qualité de l’air extrêmement médiocre dans des pays tels que le Ghana, le Nigeria et le Cameroun », a déclaré la ministre.
Dans l’ensemble, cette interdiction qui entrera en vigueur dans trois mois, intervient dans le cadre d’un arrêt royal dont l’objectif est de renforcer la qualité des carburants exportés à partir de l’Europe, notamment de Belgique en limitant les risques cancérigènes attribués à ces produits.
« Avec cet arrêté royal, nous veillons désormais à ce que les produits interdits en Europe en raison de leur nocivité soient également interdits à l’exportation. Nous protégeons ainsi la santé des populations du monde entier », Frank Vandenbroucke, vice-premier ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique de la Belgique qui emboite le pas aux Pays-Bas qui ont déjà pris une mesure similaire.
Rappelons que l’exportation de ces produits pétroliers de mauvaise qualité a fait scandale en 2016 lorsque l’ONG suisse publique Eye a publié une enquête qui montre « Comment les négociants suisses inondent l’Afrique de carburants toxiques », rentables à produire.