La grève générale au Nigeria, déclenchée le 3 juin 2024, a été initiée par les syndicats en réponse à l’échec des négociations avec le gouvernement concernant une hausse du salaire minimum. Cette grève a paralysé le pays, entraînant la fermeture des écoles, des aéroports, et des pannes d’électricité. Cependant, les syndicats ont annoncé la suspension de la grève pour une semaine afin de permettre la reprise des négociations avec le gouvernement.
Selon les centrales syndicales, cette suspension vise à trouver un terrain d’entente sur les revendications salariales et à éviter une prolongation de la crise économique que traverse le pays. La grève générale illimitée au Nigeria a débuté le lundi 3 juin 2024, à l’appel des deux principaux syndicats du pays, le Nigerian Labour Congress (NLC) et le Trade Union Congress (TUC). Cette grève fait suite à l’échec des négociations avec le gouvernement concernant une augmentation significative du salaire minimum.
Malgré la demande du gouvernement de reconsidérer leur décision, les syndicats ont maintenu l’appel à la grève, estimant que l’intérêt des travailleurs devait être la priorité absolue. Ils ont indiqué qu’ils poursuivraient le mouvement tant que leurs revendications, notamment sur le salaire minimum et l’annulation de la hausse des tarifs d’électricité, ne seraient pas satisfaites.
Dès le premier jour, la grève a fortement perturbé la vie socio-économique du pays. Les écoles et les aéroports ont été fermés, tandis que des coupures d’électricité massives ont été enregistrées suite à l’action du syndicat de la société de transmission d’électricité. Les administrations et les activités économiques dans les grandes villes comme Lagos, Kano et Abuja ont également tourné au ralenti.
Revendication salariale
Les syndicats nigérians à l’origine de la grève générale ont plusieurs revendications clés qu’ils souhaitent voir satisfaites par le gouvernement. Leur principale demande concerne une augmentation substantielle du salaire minimum. Ils jugent insuffisante la proposition du gouvernement de fixer le salaire minimum à 60 000 nairas et exigent un montant plus élevé pour permettre aux travailleurs de faire face à la hausse du coût de la vie.
En plus de la question salariale, les grévistes réclament l’annulation de la récente augmentation des tarifs d’électricité. En avril 2024, les coûts de l’électricité ont plus que doublé pour certains consommateurs, alourdissant encore la pression financière sur les ménages nigérians déjà en difficulté. Les syndicats considèrent cette hausse comme inacceptable dans le contexte économique actuel.
Enfin, les organisations syndicales demandent au gouvernement de prendre des mesures concrètes pour lutter contre la crise économique et améliorer les conditions de vie de la population. Ils souhaitent notamment des actions pour endiguer l’inflation galopante, stabiliser la monnaie nationale, et stimuler la croissance économique afin de créer des emplois.
La réponse du gouvernement
Avant la grève, le gouvernement avait proposé de porter le salaire minimum à 60 000 nairas par mois, mais les syndicats ont rejeté cette offre, la jugeant insuffisante compte tenu du coût de la vie élevé. Lors des négociations, le gouvernement a exprimé sa volonté de faire des concessions, mais a insisté sur le fait qu’il disposait d’un espace budgétaire limité pour répondre à toutes les demandes des grévistes en raison des défis économiques du pays.
Le gouvernement a également tenté de persuader les syndicats de mettre fin à la grève en soulignant les dommages économiques qu’elle cause. Les responsables ont averti que l’arrêt prolongé du travail risque d’aggraver la crise économique du pays et de nuire aux Nigérians ordinaires. Pour obtenir le soutien du public, le gouvernement a présenté sa position comme une approche équilibrée tenant compte à la fois des besoins des travailleurs et des réalités de la situation économique actuelle. Il a appelé les syndicats à être flexibles et réalistes dans leurs demandes.
Cependant, les syndicats ont accusé le gouvernement de ne pas négocier de bonne foi et de ne pas apprécier la gravité des difficultés rencontrées par les travailleurs et les familles nigérianes. Ils ont insisté sur le fait que leurs demandes principales, en particulier une augmentation substantielle du salaire minimum, ne sont pas négociables. Alors que la grève se poursuit, la pression monte sur le gouvernement et les syndicats pour parvenir à un compromis.