Plus d’écoulement jusqu’à nouvel ordre du brut nigérien des vannes de l’exploitation jusqu’au terminal de Sèmè-Kpodji au Bénin. Ainsi en a décidé les autorités nigériennes.
Le Niger a effectivement mis à exécution sa menace de fermer les vannes de l’exportation de son pétrole via le Bénin. Cette décision fait suite à l’arrestation de cinq de ses ressortissants, interpellés sur le terminal du pipeline reliant les deux pays à Sèmè-Podji.
Selon les informations de Banouto, le ministre nigérien du pétrole, Mahaman Moustapha Barké, s’est rendu les 11 et 12 Juin en mission sur le champ pétrolier d’Agadem afin de vérifier la fermeture effective des vannes.
C’est à cause de cette fermeture que les deux bateaux qui ont accosté sur les eaux de Sèmè-Kpodji ont été finalement déconnectés des terminaux sans chargement.
La décision de fermer les vannes du pétrole brut nigérien destiné à l’exportation a été prise par les autorités militaires au pouvoir à Niamey. Le général Abdourahame Tiani, chef de la junte au pouvoir, a donné l’ordre de fermeture en réaction à l’interpellation de cinq de ses compatriotes accusés de s’être frauduleusement introduits sur le terminal du pipeline Bénin-Niger à Sèmè-Podji.
Cinq au total, ces ressortissants nigériens interpellés à Sèmè-Kpodji ont été présentés jeudi13 Juin au procureur de la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme. A l’issue de leur audition, deux nigériens ont été relaxés et les trois autres placés sous mandat de dépôt.
Un soupçon de vol annoncé pour justifier la fermeture…
En dehors du champ pétrolier d’Agadem, le ministre nigérien du pétrole s’est rendu sur plusieurs sites. À la station de Mélék, le ministre nigérien du pétrole a constaté, selon le compte-rendu de la télévision nationale, que les vannes ont été bel et bien fermés depuis le 6 juin 2024 à 22 heures. Par mesure de sécurité, le ministre a fait installer des chaînes et des cadenas autour des vannes, puis a confié les clés au chef de la sécurité du site.
Sur le site de Koulélé, le ministre du pétrole a exigé, lors d’une réunion avec les responsables de Wapco, la société chinoise qui exploite le pétrole, la fermeture totale de tous les vannes. Des chaines et scellés ont été posés autour des vannes, et les clés ont été confiées au responsable de la sécurité du site.
Le ministre nigérien du pétrole a donné des explications sur le site Koulélé concernant la décision des autorités nigériennes. Selon le ministre, Niamey a pris la décision de fermer les vannes afin de prévenir tout vol de son pétrole.
« Nous ne sommes pas présents là où on le charge, c’est ça voler. Ne pas être présent là où on le compte, c’est ça voler », a clarifié Mahaman Moustapha Barké.
Les autorités du Niger assurent qu’elles sont prêtes à assumer les conséquences de la fermeture de leurs vannes. Tant qu’il n’aura pas de présence nigérienne sur le pipeline de Sèmè-Kpodji, plus aucune goutte de pétrole nigérien.