Un rapport récent du Clingendael Institute révèle que des combattants djihadistes, liés à Al-Qaïda, ont traversé le Bénin pour s’installer dans le nord-ouest du Nigéria.
Des combattants djihadistes opérant depuis longtemps dans la région du Sahel ont traversé le Bénin pour s’établir dans le nord-ouest du Nigéria, selon un rapport publié mercredi, par le Clingendael Institute. Ces extrémistes, affiliés à Al-Qaïda, ont quitté « la région nord du Bénin pour s’installer dans le parc national du lac Kainji, l’un des plus vastes parcs nationaux du Nigéria« .
Le rapport, coécrit par Kars de Bruijne, chercheur principal à l’institut, indique que la situation sécuritaire dans le parc de 5 300 km², situé dans l’État du Niger et le long de la frontière avec le Bénin, est désormais « hors de contrôle ». Des habitants de la région ont confirmé que le parc, autrefois un centre touristique, est fermé depuis plus d’un an en raison des menaces posées par des groupes armés attaquant les villages et les routes avoisinants.
« Avant, c’était un centre touristique, mais maintenant, les gens ont du mal à passer par là. On ne peut plus emprunter cette route. C’est vraiment dangereux.« , a déclaré à l’Associated Press, John Yerima, résident de la ville de New Bussa proche du parc. Cette situation déplorable menace également les populations de lions d’Afrique de l’Ouest en déclin rapide qui habitent le parc.
La présence continue de groupes armés dans cette zone constitue une menace sérieuse qui met en évidence une connexion inquiétante entre les extrémistes soutenus par l’État islamique, qui mènent une insurrection depuis une décennie dans le nord du Nigéria, et les militants liés à Al-Qaïda du Sahel. Selon Bruijne, cela pourrait permettre aux extrémistes de « revendiquer un succès à grande échelle » dans ces deux pays, déjà affectés par des attaques meurtrières ces dernières années.
Les analystes de la sécurité ont averti que les territoires isolés du nord-ouest du Nigéria, riches en ressources minérales et touchés par une grande pauvreté, offrent des opportunités d’expansion aux groupes djihadistes. James Barnett, membre de l’Institut Hudson, a souligné que le parc pourrait servir de base logistique et financière pour les djihadistes du Sahel.