Ce jeudi 11 juillet 2024, Wilfried Houngbédji, porte-parole du gouvernement béninois, a réagi aux accusations formulées par le capitaine Ibrahim Traoré, président de la Transition au Burkina Faso. Ce dernier, qui était face aux forces vives quelques instants plus tôt, avait affirmé que le Bénin abritait des bases militaires formant des terroristes destinés à attaquer le Burkina Faso. "Les attaques terroristes enregistrées par le Bénin à ce jour, dont la grande majorité a été déjouée par nos Forces de défense et de sécurité, sont l'œuvre de gens venant de l'autre côté de nos frontières avec le Burkina Faso et le Niger", a déclaré Wilfried Houngbédji. Il a ajouté que, dans le cadre de sa stratégie de lutte contre le terrorisme, le gouvernement béninois a construit depuis 2022 des petits camps militaires, appelés bases opérationnelles avancées, dans plusieurs communes frontalières.
Selon le porte-parole, la construction de ces bases n'est pas un secret, car elle a été annoncée par le président de la République devant l'Assemblée nationale dès le 8 décembre 2022. "Voilà que nos frères et voisins, pour des raisons de politique domestique, s'emploient à vouloir faire de nous la source de leurs problèmes. C'est une tendance pernicieuse, venant de militaires qui connaissent ces camps et leur vocation", a-t-il déploré.
Houngbédji a dénoncé ce qu'il a qualifié de "trompette nauséeuse de désinformation", affirmant que ces allégations alimentent la rancœur des populations et menacent la coexistence pacifique des peuples. "Tôt ou tard, les populations se rendront compte qu'elles ont été abusées", a-t-il conclu.
Ces accusations surviennent après que le Niger avait également pointé du doigt le Bénin. Lors de son adresse aux forces vives de la nation au palais des Sports de Ouaga 2000, le président burkinabé, capitaine Ibrahim Traoré, a déclaré : "Personne ne viendra nous dire qu'au Bénin il n'y a pas de base française dirigée contre nous." Il a affirmé que "deux bases existent bel et bien" et que "des pistes ont été réaménagées à plus de 3000 m de long", ajoutant que des enregistrements audio d'agents français au Bénin montrent qu'ils se présentent comme des centres d'opérations terroristes.