Réouverture des frontières entre le Bénin et le Niger : Le suspense continue

Publié le mardi 30 juillet 2024 | Le Matinal

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Toujours pas de déclaration officielle relativement au contenu des échanges entre la délégation nigérienne qui a séjourné au Bénin les 24 et 25 juillet derniers et les autorités béninoises. L’un des enjeux de ce rapprochement était la réouverture des frontières terrestres. Sur la question, la partie nigérienne continue de jouer les prolongations.
Les commentaires vont bon train depuis le départ, jeudi 25 juillet 2024, de la délégation nigérienne dépêchée sur Cotonou par le général Abdourahamane Tiani. La nature ayant horreur du vide, et en l’absence de déclaration officielle sur les conclusions de la mission des autorités du Niger au Bénin, l’opinion surfe sur des supputations. Du côté du Bénin, l’on estime avoir joué sa partition pour parvenir à une sortie de crise et subséquemment normaliser les relations entre les deux pays. Du côté du Niger, l’on se dit satisfait après les échanges de Cotonou. Le chef de la délégation, le général Mohamed Toumba, ministre d’État en charge de l’Intérieur, aurait même confié sa satisfaction « au-delà des attentes », selon des propos rapportés par Rfi. De toute évidence, la plus grosse attente après les signaux prétendument positifs issus de cette rencontre est le rétablissement des relations entre le Bénin et le Niger après la crise qui s’est installée entre les deux pays à la suite des sanctions décidées par la Cédeao et que le Bénin, en bon élève de l’Organisation communautaire, a mises en œuvre. La tempête étant relativement passée grâce à la médiation initiée par les anciens présidents béninois, Nicéphore Soglo et Boni Yayi. L’une des retombées de cette mission a été la présence à Cotonou des émissaires nigériens venus discuter avec les autorités béninoises de plusieurs sujets d’intérêt commun entre les deux pays. Les sujets qui fâchent ayant été évacués, l’on s’attendait légitimement à ce que le Niger annonce la fumée blanche : la réouverture des frontières bénino-nigériennes du côté du Niger ou encore la reprise des activités d’exploitation du pipeline sur la plateforme pétrolière de Sèmè-Podji. Visiblement, le Niger joue les prolongations. Du côté de Niamey, l’on semble plutôt préoccupé par le bilan du premier anniversaire du putsch du 26 juillet 2023 et des questions de gouvernance interne. Le président de la transition nigérienne, le général Abdourahamane Tiani a même annoncé la construction d’une raffinerie de pétrole. Pendant ce temps, au Bénin, on croise les doigts.

Gabin Goubiyi

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