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Liberté de presse et droit à l’information: Qui protège finalement les médias au Bénin ?

Publié le mardi 24 septembre 2024  |  Matin libre
Cinq
© AFP par DR
Cinq choses à savoir sur le Sénégal
Vue générale des journaux en vente dans une rue de Dakar le 16 février 2024. Le 15 février 2024, le Conseil constitutionnel du Sénégal a annulé le report de l`élection présidentielle de ce mois-ci, une décision historique qui ouvre un champ d`incertitude pour l`Occident traditionnellement stable.
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De l’arsenal juridique (Code du numérique) qui se révèle plus répressif que protecteur au mode de fonctionnement de associations professionnelles des médias sans oublier les menaces souvent brandies par l’autorité de régulation, il se dégage un constat : les médias se retrouvent seuls au front avec tous les risques y afférents.

Qui protège finalement les médias au Bénin ? La question reste toute posée. Et toute la pertinence de cette interrogation réside dans le fait que de plus en plus, les médias font de plus en plus face à une dure réalité : menace de fermeture avec des employés contraints au chômage, menace d’assignation en justice etc. Pointé du doigt depuis son adoption, le code du numérique se présente tel une épée de Damoclès planant sur la tête des journalistes et médias. Alors que le Code de l’information, garantissant la dépénalisation des délits de presse, était perçu comme une grande avancée en matière de liberté de presse dans la sous-région, le Code du numérique s’illustre comme un recul, selon plusieurs observateurs. Des voix continuent d’ailleurs de s’élever pour exiger la relecture du Code du numérique. Dans une tribune, Reporters sans frontières y voit une menace pour le journalisme dans le pays. Pour l’Organisation, il importe de “réformer le Code du numérique, instrument de répression de la liberté d’expression et de la liberté de la presse“. «Ce Code permet d’attaquer un journaliste comme un simple citoyen à partir du moment où ce qu’il dit est publié en ligne »lit-on dans une publication de Reporter sans frontières. Sous le motif du “harcèlement par le biais de moyens de communication électronique”, des journalistes comme Ignace Sossou en ont fait les frais. Ce dernier a été emprisonné pour avoir “relayé, sur les réseaux sociaux, des propos du procureur de la République qui s’était justement prononcé sur le danger que constitue le Code du numérique pour les journalistes“. Des propos qui seraient sortis de leur contexte. En Décembre 2022, la Fondation des médias pour l’Afrique de l’ouest (Mfwa) déplore une liberté de presse au Bénin sous le joug d’une épée de Damoclès. La Fondation déplore des “arrestations sur la base du Code du numérique, des menaces à l’endroit des hommes de presse. Il est donc évident que le législateur, à travers le Code du numérique, s’est voulu plus répressif que protecteur à l’endroit des journalistes.

Quid des associations professionnelles des médias et de l’autorité régulation ?

S’il semble de plus en plus évident que les journalistes comptent de moins en moins sur l’Exécutif pour faire changer la donne en leur faveur, l’espoir placé en leur association professionnelle se fissure davantage et cède au désespoir. Doit-on reporter une certaine inaction à l’Union des professionnels des médias du Bénin (Upmb) ou encore au Conseil national du patronat de la presse et de l’audiovisuel (Cnpa) ? Si pour certains, celles-ci font ce qu’elles peuvent faire à la lisière de leurs moyens d’action, beaucoup pense qu’elles n’en font pas assez. Elles devraient peut-être aller au-delà des communiqués pour repositionner la presse comme un pouvoir, le quatrième pouvoir, comme il se dit. Car pendant ce temps, l’autorité de régulation frappe avec la main bien lourde. Des médias fermés aux journalistes au chômage, cela reste encore d’actualité et inquiète plus d’un. D’autres médias se retrouvent d’ores et déjà dans le viseur et des sanctions pourraient encore tomber avec toutes les conséquences y afférentes. Le journalisme d’investigation peine à se faire également une place, tant très peu font recours à ce genre journalistique qui se veut pourtant l’essence du métier. Si le législateur, à travers le code du numérique, se veut moins protecteur et que l’autorité de régulation continue de sanctionner alors les quelques actions des associations professionnelles des médias n’impactent pas véritablement, il importe de se demander : qui protège finalement les médias au Bénin ? La question reste toute posée.
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