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Au Bénin, l’annonce d’une tentative de "coup d’Etat" déjouée pose la question de l’après-Talon

Publié le vendredi 27 septembre 2024  |  AFP
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© Autre presse par DR
Un policier et un militaire béninois
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L'arrestation cette semaine au Bénin de trois figures du pouvoir pour des soupçons de projet de "coup d'Etat" a mis au coeur du débat public la question de la succession du président Patrice Talon dont le second mandat s'achèvera en 2026.

Mercredi, le procureur de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme au Bénin (CRIET) a annoncé que le commandant de la Garde républicaine, Djimon Dieudonné Tévoédjrè, l'ancien ministre Oswald Homéky et l'homme d'afaires Olivier Boko avaient été arrêtés dans la nuit de lundi à mardi.

Ils sont soupçonnés selon la justice d'avoir planifié un "coup d'Etat" dans ce petit pays d'Afrique de l'Ouest aux 13 millions d'habitants.

Selon les informations recueillies par l'AFP, le commandant de la Garde républicaine aurait été relâché depuis.

Selon le procureur de la CRIET, MM. Boko et Homéky avaient ouvert un compte bancaire "dans les livres de la (banque) NSIA Côte d'Ivoire au profit du commandant de la Garde républicaine" afin "d’opérer par la force un coup d’État dans la journée du 27 septembre 2024".

La banque NSIA Côte d'Ivoire a assuré de son côté n'avoir "aucun compte ouvert au nom ou pour le compte du commandant de la Garde républicaine du Bénin".

Olivier Boko, 60 ans, patron du groupe Denrées et fournitures alimentaires (DFA), est un ami de Patrice Talon depuis une vingtaine d'années. Souvent présenté comme le "bras droit" du président, il n'a jamais eu de fonction oficielle dans l'organigramme présidentiel.

Ces derniers mois, il a néanmoins commencé à aficher ses propres ambitions politiques, laissant penser qu'il se porterait candidat à la magistrature suprême en 2026, ce qui aurait déplu à Patrice Talon. Il était soutenu dans cette démarche par l'ancien ministre des sports, Oswald Homéky.

Patrice Talon, au pouvoir depuis 2016, arrivera en 2026 au terme de son second mandat, le maximum autorisé par la Constitution.

- "Nouvelle phase" -

"Nous venons d'aborder une nouvelle phase dans la marche vers les élections générales de 2026", a commenté à l'AFP Tiburce Adagbè, analyste politique.

"Si la procédure judiciaire doit être conduite dans les temps judiciaires qu'on connaît, l'un des accusés, un des grands chevaux partants dans la course à la succession de Patrice Talon" serait "en dificulté", estime-t-il en référence à Olivier Boko.

"Nous sommes dans un environnement instable où la géopolitique sous-régionale interpelle", explique Euloge Francis Atadé, expert en gouvernance.

Ces dernières années, plusieurs pays d'Afrique de l'ouest ont connu des coups d'Etats et des militaires ont renversé les présidents démocratiquement élus au Burkina Faso, au Mali et au Niger.

"Je n'ai pas d'inquiétudes", tempère de son côté Gilles Gohy, membre du bureau politique du parti Union progressiste le Renouveau et soutien du président Talon qui appelle à faire confiance à la justice. "Laissons-la faire son travail (...) Soyons sereins", a-t-il dit.

Pour Valentin Djenontin, un opposant en exil joint au téléphone, "si par hasard le procureur décernait un mandat de dépôt contre Olivier Boko, je ne serais pas surpris de voir des marches de soutien en l'honneur de Talon qui demeurera le seul maître à bord", prévient-il.

Le parti FCBE (opposition) a pour sa part "condamné cette tentative de coup d'Etat et réafirmé son opposition à toute forme d'accession au pouvoir par des moyens autre que par les urnes".

Le Bloc Republicain, l'un des partis de la mouvance au pouvoir a également réagi en déplorant "l'extrême gravité des faits indiqués". Il a condamné "toute idée de déstabilisation et tout acte visant à remettre en cause l'ordre démocratique".

Dès l'arrestation de M. Boko, le groupe de soutien à sa candidature à la présidentielle de 2026, Objectif Bénin 2026 (dont l'abréviation OB26 rappelle les initiales de l'homme d'afaires), a dénoncé mardi "une atteinte grave aux droits fondamentaux", un "acharnement politique clair" et des "méthodes répressives inacceptables".

Le président Talon est régulièrement accusé par ses détracteurs d'avoir opéré un virage autoritaire dans ce pays autrefois salué pour le dynamisme de sa démocratie.


str/fvl/clr
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