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Importation de volaille interdite au Bénin dès le 31 décembre 2024 : où en est t-on ?

Publié le lundi 7 octobre 2024  |  beninwebtv.com
Volaille
© aCotonou.com par DR
Volaille congelée
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Le Bénin s’apprête à franchir une étape importante dans son secteur de l’élevage : à partir du 31 décembre 2024, l’importation d’œufs et de poulets congelés sera totalement interdite. Cette annonce a été faite par Gaston Kossi Dosoui, ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, lors d’une rencontre à Douma dans la commune de Savalou, en avril 2023.

Cette décision a été discutée lors d’une émission sur Canal 3 Bénin, où Yao Akpo, directeur de l’élevage, était l’invité principal. Ladite émission a permis de lever le rideau sur les actions menées par le gouvernement pour atteindre l’autosuffisance alimentaire.

Cette décision s’inscrit dans le cadre des actions du Programme d’Action du Gouvernement (PAG), qui vise à renforcer l’autosuffisance alimentaire et promouvoir la production locale. Le Bénin aspire à une couverture à 70 % de ses besoins nationaux en viande, en lait et en œufs à l’horizon 2025. Aujourd’hui, les productions annuelles ne couvrent que partiellement les besoins de la population, avec près de 70 % de couverture en œufs, tandis que l’élevage de poulet de chair reste embryonnaire.



L’objectif est clair : créer de l’emploi, dynamiser la filière avicole et encourager la consommation de produits locaux. En moyenne, le Bénin importe près de 100 000 tonnes de produits à base de volaille chaque année. L’importation massive de ces produits à bas prix, vendus parfois à 1000 FCFA le kilo alors que le coût de production locale atteint 1800 FCFA, crée une concurrence déloyale qui freine le développement de la production nationale. Selon le ministre, cette interdiction permettra de donner un coup de fouet à l’économie locale tout en garantissant un environnement favorable pour les jeunes formés dans les métiers de l’élevage.

Cependant, cette décision soulève des interrogations. De nombreux acteurs de la filière avicole attendent encore l’acte normatif qui officialisera cette interdiction. Gaston Kossi Dossouhoui se veut rassurant, affirmant que les préparatifs vont bon train et que l’objectif du gouvernement est de créer un environnement favorable à la production locale avant l’échéance du 31 décembre.

Le directeur de l’élevage a également rappelé que plusieurs pays de la sous-région, notamment le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Cameroun, ont déjà interdit l’importation de produits congelés, et que le Bénin entend suivre cette voie pour réduire sa dépendance vis-à-vis de l’étranger. Le Bénin dispose déjà d’une infrastructure solide, avec des couvoirs, des unités de production d’aliments et un maillage territorial grâce aux structures déconcentrées, pour soutenir l’expansion de la production nationale.

Lors de l’émission, Yao Akpo a également souligné que la mesure n’est pas sans défi. Le coût de production reste élevé et les infrastructures doivent encore être renforcées. Toutefois, avec la mobilisation des acteurs locaux, des jeunes formés aux métiers de l’élevage et l’accompagnement du gouvernement, le Bénin espère relever le défi de l’autosuffisance alimentaire et faire de l’élevage une source durable de richesse nationale.

La date du 31 décembre 2024 est donc attendue avec impatience, mais aussi avec une certaine appréhension. Les acteurs du secteur devront intensifier leurs efforts pour être au rendez-vous et permettre au Bénin de franchir ce cap historique dans la production avicole nationale.
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