L’ex-chef d’état-major de la marine nationale, Jean Léon Olatoundji était devant les juges de la CRIET dans la matinée de ce jeudi 10 octobre 2024. Il s’est expliqué sur deux affaires le concernant à la juridiction spéciale.
Nouvelle comparution de Jean Léon Olatoundji, ancien chef d’état-major de la marine nationale, devant la CRIET. L’officier a donné sa version des faits concernant les deux affaires pour lesquelles il est poursuivi par cette juridiction spéciale à savoir : son implication dans un dossier de contrebande présumée en collaboration avec le chef de la base fluviale de Karimama, ainsi que dans une affaire de vol présumé de carburant à la base navale de Cotonou, où 14 autres militaires sont également poursuivis.
Lors de son passage à la barre, ce jeudi 10 octobre 2024, l’officier a nié toute implication dans les faits qui lui sont reprochés. En ce qui concerne le vol présumé de carburant à la base navale de Cotonou, il a déclaré qu’il n’était pas responsable du fonctionnement de l’unité, soulignant que cette dernière est autonome en matière de gestion des dotations de carburant. « Les unités expriment leurs besoins. Ces besoins sont étudiés et c’est par rapport à la mission demandée que je donne les dotations », a-t-il déclaré.
L’ancien chef d’état-major de la marine, Jean Léon Olatoundji, a précisé que son principal souci après la dotation en carburant était d’obtenir des résultats, et qu’il n’avait aucune connaissance d’un vol de carburant à la base navale. Il a ajouté avoir quitté cette base en 1994, après y avoir passé deux ans. Lors des échanges, la Cour lui a reproché des transferts d’argent vers le commandant de la base navale de Cotonou. Olatoundji a répondu que ces sommes étaient destinées à l’achat de poisson, expliquant qu’il commandait parfois du poisson à des collègues.
Dans la seconde affaire, il est accusé d’avoir reçu un transfert via mobile money de la part du commandant de la base fluviale de Karimama. Olatoundji a reconnu avoir reçu cet argent, mais a affirmé avoir demandé des explications sur son origine. Son subalterne lui aurait répondu qu’il s’agissait d’une marque de reconnaissance.
L’ancien chef d’état-major a ajouté qu’il n’avait jamais reçu de plaintes concernant la base fluviale de Karimama durant ses deux années à la tête de la marine nationale. Il a également été interrogé sur la répartition des frais de mission de WAPCO, affirmant que ces frais étaient toujours distribués en fonction des missions et n’avaient pas d’autre usage.
Son co-accusé, le commandant de la base fluviale de Karimama, a confirmé l’origine des 200 000 FCFA envoyés à son supérieur, expliquant que cette somme était une forme de gratitude pour l’avoir nommé à ce poste. Il a précisé qu’il menait une activité commerciale à Malanville, dont les bénéfices lui ont permis de remercier son supérieur.
Après avoir entendu les accusés, la Cour a renvoyé le dossier au 27 octobre 2024 pour statuer sur leur demande de mise en liberté provisoire, sollicitée par les avocats de la défense lors des précédentes audiences.