Criet: un cybercriminel roule dans la farine un showroom de véhicules et une célèbre tiktokeuse

Publié le jeudi 31 octobre 2024 | Beninwebtv.com

© aCotonou.com par DR
Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet)

Un homme en prison est accusé d’escroquerie envers des jeunes femmes par le biais d’un système informatique. Il a comparu devant le juge de la CRIET le 29 octobre 2024.

Selon l’accusation formulée par la Cour spéciale, le jeune homme aurait trompé ses victimes en effectuant de fausses commandes de véhicules. Toujours selon l’accusation, il soumet des commandes fictives dans un showroom au nom de ses victimes, en fournissant à l’établissement des informations concernant l’identité de ses proies. La société s’assure ensuite, de manière inattendue, de notifier à la personne concernée qu’elle est la bénéficiaire d’un cadeau.

Le jeune homme aurait ainsi réussi à charmer trois jeunes femmes, dont une célèbre influenceuse sur TikTok originaire du Bénin. Lors de l’audience devant la CRIET, deux des trois victimes présumées ont narré les événements dont elles ont été victimes.

Selon les dépositions rapportées par Banouto, la première victime présumée, célèbre tiktokeuse béninoise a expliqué avoir été contactée via l’un de ses comptes sur les réseaux sociaux. Le jeune homme l’aurait, lors de ce contact, félicitée pour son travail pour devenir meilleure.

Suite à ce premier contact, le prévenu et la célèbre tiktokeuse ont poursuivi leurs échanges. Un jour, le « jeune charmeur » l’a informée qu’il lui avait acquis un véhicule tout-terrain neuf d’une valeur de 11 millions de FCFA en signe de cadeau d’anniversaire. Lors de son témoignage devant le juge, la jeune tiktokeuse a indiqué que le showroom l’avait contactée pour lui dévoiler cette surprise. « J’étais très satisfaite », a-t-elle déclaré à la barre.

Elle a expliqué que, quelques jours après l’annonce de la surprise, « son ami flatteur » lui a fait part de ses difficultés financières. Le prévenu lui aurait en effet signalé des problèmes pour payer son loyer en raison de soucis avec son compte bancaire. La célèbre TikTokeuse a confié avoir proposé à son généreux donateur de venir résider chez elle jusqu’à la résolution de sa situation avec sa banque.

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Le jeune homme s’est installé chez la célèbre tiktokeuse. En l’espace de quelques jours, ce qui paraissait être le début d’une belle histoire a pris une tournure presque cauchemardesque. « Il a commencé à créer des histoires à n’en point finir allant jusqu’à annuler l’achat de la voiture », a déclaré la victime.

Avant le début des discordes, selon les dires de la victime, le jeune homme a réussi à lui soutirer la somme de 500 000 FCFA sous prétexte d’un prêt.

Ce serait la même stratégie qui aurait été mise en œuvre avec la seconde victime présumée. Selon les déclarations de la victime présumée, le prévenu aurait passé commande pour un véhicule d’une valeur de 18 millions FCFA. En plus de l’acquisition du véhicule, le prévenu se serait rapproché de la mère de la victime présumée, lui rendant régulièrement visite dans sa boutique.

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Se présentant comme une femme d’une grande prudence, la deuxième plaignante n’a pas été facilement impressionnée par l’annonce d’une commande d’un véhicule neuf à son nom. « Puisqu’il m’a informée de l’achat d’une voiture dont je ne comprends pas la raison, il semble attendre de moi une certaine attention », a-t-elle affirmé à la barre.

Et lorsqu’il lui a demandé un prêt de 150 000 FCFA, elle a déclaré avoir été très réservée. Un homme d’affaires fortuné qui « connaît les autorités du Bénin » et qui, soudainement, se trouve confronté à un besoin de… 150 000 FCFA. Elle a indiqué avoir accepté de lui prêter 30 000 FCFA sur l’insistance de sa mère, qui lui a fait remarquer l’importance de faire preuve d’un minimum de courtoisie envers celui qui lui avait offert un véhicule.

Comme la célèbre tiktokeuse, la seconde plaignante n’a également pas obtenu de véhicule à l’issue de la transaction. Dans sa déposition, elle a indiqué qu’après avoir soumis ses documents au concessionnaire pour les formalités requises, elle n’a reçu aucune réponse. Elle a déclaré avoir pris connaissance de la situation préoccupante lorsqu’elle a pris l’initiative de solliciter des informations auprès du concessionnaire.

« Quand j’ai appelé la société pour savoir où elle en était pour les papiers c’est en ce moment que j’ai eu la confirmation de tous mes soupçons. On m’a dit que la commande était fausse. Et que c’était un chèque à blanc que le client a délivré. La société aussi est tombée dans le piège avant de s’en rendre compte », a relaté la victime à la barre.

Après la déposition des deux dames, la Cour a exprimé le souhait d’entendre la troisième plaignante. En raison de l’absence de cette dernière à l’audience, le juge a décidé de renvoyer le dossier au 28 novembre 2024, afin de permettre la comparution de la troisième victime présumée.

Le prévenu a formellement plaidé non coupable des faits qui lui sont reprochés. Lors de la prochaine audience, il aura indubitablement l’opportunité de présenter sa version des événements.

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