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Au Bénin, les évêques « s’opposent à tout recours à la force pour conquérir le pouvoir »

Publié le lundi 18 novembre 2024  |  international.la-croix.com
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© Autre presse par DR
Au Bénin, les évêques « s’opposent à tout recours à la force pour conquérir le pouvoir »
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Alors que l’actualité sociopolitique du pays est fortement marquée par de présumées velléités de tentative de coups d’État, les évêques catholiques du Bénin ont affirmé leur opposition à tout coup de force.

Les évêques du Bénin « s’opposent à tout recours à la force pour conquérir le pouvoir », dans une déclaration publiée à l’issue de leur Assemblée plénière tenue du 10 au 13 novembre à Lokossa (Sud-Ouest). Ils y « réaffirment leur soutien aux principes démocratiques, dans le respect de la Constitution et des processus électoraux libres, transparents et inclusifs ».

Ces dernières semaines, l’actualité sociopolitique béninoise a été marquée par de supposées tentatives de coups d’État, dont l'une a été déjouée fin septembre, selon la justice. L’affaire met en cause le commandant de la garde républicaine, un ancien ministre et l’homme d’affaires Olivier Boko, pourtant réputé proche du pouvoir. L'ex-ministre et l'homme d'affaires ont été arrêtés, de même qu'un ancien directeur général de la police nationale qui avait affirmé, en aout, avoir eu « tellement de propositions de coup d’État contre Patrice Talon ».

La situation politique du pays était ainsi au menu de la première session plénière de la Conférence épiscopale du Bénin (Ceb) pour le compte de l’année pastorale 2024-2025. « Les évêques du Bénin sont préoccupés par la montée des tensions au sein de la classe politique dans notre pays », lit-on dans le communiqué final.

Code électoral

L’inquiétude des évêques s’exprime alors qu’à moins d’un an de la clôture du dépôt de candidatures pour l’élection présidentielle du 12 avril 2026, l’opposition continue de solliciter, en vain, une relecture du Code électoral en vigueur. « Ce Code électoral est crisogène et capable de discréditer le pays » tançait, le 10 novembre, Éric Houndété, chef de file de l’opposition, estimant qu’« il faut le combattre et combattre ceux qui l’ont mis en place ». Il dénonce particulièrement la mesure qui prévoit que les duos candidats à l’élection présidentielle de 2026 devront être parrainés par 15 % des députés et/ou maires du pays - contre 10% avant la révision.

En mars dernier, à la veille de l’adoption de ce Code électoral, l’Église catholique avec des guides religieux protestants et musulmans, avait invité les députés à « épargner au peuple béninois les violences qui ont émaillé les dernières élections » en favorisant « le vote d’un code électoral qui garantisse des élections pacifiques, transparentes, inclusives et démocratiques en 2026 ». L'Église avait en outre organisé fin avril un colloque présenté comme la « Contribution de l’Église à la paix sociale pour des élections véritablement démocratiques en 2026 ». L’initiative avait été boudée par certains acteurs de la vie politique qui avaient alors remis en cause la neutralité de l’Église.
Protéger les vies

Les évêques ont également abordé la situation sociale dans le pays. S’ils « félicitent le Gouvernement pour les efforts rendus visibles par l’amélioration et le développement des infrastructures routières, sanitaires, industriels », les évêques béninois font remarquer que « de nombreuses familles continuent de ployer sous le poids de la misère et manquent du strict minimum pour leur subsistance ». Selon la Banque mondiale, l’inflation avait doublé dans le pays en 2023 et le taux de pauvreté nationale en 2022 était de 36,2%.

Les évêques béninois alertent aussi sur le fait que « les cas de dépression et de suicide prolifèrent, de même que les découvertes de corps sans vie dans certaines localités ». Face à ces situations « inquiétantes », l’épiscopat béninois invite le Gouvernement, la société civile et tous citoyens à « œuvrer en synergie pour la protection des vies, car chaque vie est précieuse aux yeux de Dieu ».
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