En conseil des ministres ce mercredi 20 novembre, le gouvernement a examiné le rapport de « l’exécution du mandat de gestion de l’hôpital de Mènontin et dénonciation de l’accord y relatif ».
En effet, à la suite de la construction de cet hôpital au profit de l’Etat béninois sur financement de l’Association internationale de Développement en 1992, le ministère de la Santé avait conclu, avec l’Association médico-sociale de Mènontin, un mandat pour sa gestion en concession.
L’objectif fixé était de promouvoir une offre de soins de haute qualité et d’assurer une gestion adéquate pour une période de dix ans, pouvant être renouvelée par tacite reconduction.
Mais, depuis lors, soit plus de trente années après, le mandat de gestion n’a jamais été formellement renouvelé, le concessionnaire ayant toujours bénéficié de la reconduction tacite.
Or, conformément aux dispositions du mandat de gestion, le concessionnaire a l’obligation de soumettre, chaque année, au concédant, à savoir l’État béninois, les statistiques sanitaires ainsi que de produire les états financiers annuels en accord avec les normes comptables en vigueur dans notre pays.
Des constats faits, aucune de ces obligations n’a jamais été remplie par cette Association médico-sociale depuis la prise d’effet du mandat de gestion et l’hôpital fait l’objet d’une gérance peu orthodoxe.
Dans de telles circonstances, les dispositions du partenariat ne sont pas respectées et le ministère de la Santé ne possède aucune information lui permettant de s’assurer de la qualification du personnel médical employé, des modalités de son emploi, de la qualité des soins fournis ainsi que du respect des normes établies pour la détermination des tarifs des soins.
Par ailleurs, à la suite des dénonciations formulées par le syndicat de l’hôpital, le ministère a engagé une mission d’investigations à laquelle le concessionnaire a exprimé son opposition. Toutefois, les informations recueillies révèlent un certain nombre d’irrégularités significatives qui compromettent le bon fonctionnement de cet établissement hospitalier et affectent de manière négative la qualité des soins dispensés aux patients.
Face à des manquements d’une gravité indiscutable, l’État prend la décision de révoquer le mandat de gestion et d’initier une réorganisation des opérations de l’hôpital, dans le but de garantir la continuité des soins, de veiller à la santé des patients et de préserver l’intérêt général.
Les ministres concernés sont instruits de prendre les mesures appropriées pour déterminer l’ampleur du préjudice et engager les poursuites judiciaires éventuelles contre les personnes mises en cause.