CEDEAO : appel à une action renforcée face à la fièvre de Lassa

Publié le samedi 8 mars 2025 | APA

© AFP par DOMINIQUE FAGET
Liberia : Les Médecins Sans Frontières mettent en place l`équipement de protection contre le virus de la fièvre d`Ebola
Samedi 30 aout 2014.Morovia (Liberia)

L’appel à une vigilance renforcée contre la fièvre de Lassa a été formulé vendredi, par l’intermédiaire de l’organisme spécialisé en santé, l’Organisation ouest-africaine de la santé (WAHO), dans un communiqué annonçant la tenue de la deuxième Conférence internationale sur la fièvre de Lassa, prévue pour septembre 2025 en Côte d’Ivoire.

Sous le thème « Au-delà des frontières : renforcer la coopération régionale pour lutter contre la fièvre de Lassa et les maladies infectieuses émergentes », la conférence vise à promouvoir une préparation durable et une meilleure coordination régionale face à la fièvre de Lassa. Cela passera par le renforcement des capacités de recherche et développement, l’amélioration des systèmes de gestion des épidémies et des collaborations multisectorielles.

La fièvre de Lassa, une maladie virale hémorragique endémique en Afrique de l’Ouest, touche particulièrement des pays comme le Nigéria, le Libéria, la Sierra Léone et la Guinée. Depuis sa découverte, elle a mis en évidence de graves faiblesses dans les systèmes de santé régionaux.

En 2025, le Centre nigérian pour le contrôle et la prévention des maladies (NCDC) a confirmé 506 cas de fièvre de Lassa parmi 2 492 cas suspects, avec 95 décès.

Bien que classée comme une maladie prioritaire par l’Organisation mondiale de la santé, les épidémies suivent un schéma récurrent de confinement temporaire suivi de nouvelles flambées. WAHO souligne donc l’urgence d’une préparation qui ne se limite pas à la réponse immédiate, mais qui intègre également la recherche, la coordination et le renforcement des systèmes de santé.

La conférence de 2025, qui s’appuiera sur les bases établies lors de la première édition organisée par le NCDC à Abuja en 2019, réunira des décideurs politiques, chercheurs, professionnels de la santé et autres parties prenantes pour favoriser la coordination régionale, partager les avancées scientifiques – notamment les essais cliniques sur des vaccins prometteurs contre la fièvre de Lassa – et développer une approche plus durable et collaborative pour la prévention et le contrôle de la maladie en Afrique de l’Ouest.

L’OMS-Afrique de l’Ouest a insisté sur le fait qu’aucun pays ne peut faire face seul aux défis posés par la fièvre de Lassa et d’autres maladies infectieuses émergentes. La mondialisation, les déplacements rapides et les mouvements transfrontaliers ont facilité la propagation des maladies. Il est donc crucial de partager données, ressources et expertises entre les pays afin d’améliorer la rapidité et l’efficacité des réponses. Cette approche collaborative contribuera à réduire l’impact de la fièvre de Lassa et à renforcer la sécurité sanitaire régionale.

Le directeur général de l’OMS en Afrique de l’Ouest, Dr Melchior Aïssi, a déclaré : « La fièvre de Lassa reste une menace persistante pour nos populations, affectant gravement nos vies, notre santé et nos systèmes économiques. Endémique dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, elle cause entre 100 000 et 300 000 infections chaque année, avec environ 5 000 décès. Les prévisions récentes suggèrent que des facteurs comme le changement climatique pourraient exposer jusqu’à 600 millions de personnes à un risque accru d’infection. Cette projection souligne la nécessité d’une vigilance et d’une préparation renforcées. »

De son côté, Dr Katrin Ramsauer, responsable du programme sur la fièvre de Lassa à la Coalition for Epidemic Preparedness Innovations, a ajouté : « De grands progrès ont été réalisés ces dernières années dans la lutte contre la fièvre de Lassa. Cette conférence sera un moment clé pour les scientifiques et experts mondiaux en santé de se réunir, sous l’égide de WAHO, afin de partager de nouvelles connaissances sur la maladie et identifier les domaines de recherche où des actions supplémentaires sont nécessaires. Ces discussions définiront l’agenda de la recherche sur la fièvre de Lassa pour les années à venir, ce qui aura un impact direct sur notre capacité à répondre aux futures épidémies, qui deviennent de plus en plus fréquentes et graves avec le changement climatique et la croissance démographique dans la région. »

La conférence comprendra diverses sessions, dont des discussions plénières dirigées par des responsables de la santé régionaux et internationaux, des partenaires clés pour explorer les mécanismes de financement, la coordination transfrontalière et multisectorielle, ainsi que des panels sur la recherche sur les vaccins, la surveillance communautaire et des sessions parallèles sur la recherche opérationnelle et les enjeux environnementaux.

GIK/lb/te/Sf/APA

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