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Assemblée nationale : entre encadrement politique et frustrations locales, la nouvelle loi sur la chefferie traditionnelle fait débat

Publié le lundi 7 avril 2025  |  aCotonou.com
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© aCotonou.com par DR
Budget 2024 du ministère de l’Agriculture : plus de 115 milliards souhaités pour le développement du secteur
lundi 27 novembre 2023 Gaston Cossi DOSSOUHOUI, Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, a présenté devant la Commission budgétaire de l’Assemblée Nationale, le projet de budget gestion 2024 pour son département ministériel.
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Une loi controversée interdit désormais aux rois et chefs traditionnels de s’impliquer en politique. Si elle promet plus de crédibilité à la royauté, elle suscite aussi mécontentements et appels à l’apaisement, apprend-t-on de rfi ce lundi 7 avril 2025.

Au Bénin, la récente adoption par le Parlement d’une loi visant à reconnaître, structurer et encadrer la chefferie traditionnelle continue de faire des vagues. L’une des dispositions les plus discutées est celle interdisant formellement aux rois, chefs supérieurs et coutumiers de s’engager en politique. Une interdiction qui, selon ses partisans, vise à renforcer la neutralité et la légitimité morale de ces figures traditionnelles. Mais pour d'autres, elle représente une mise à l’écart injuste et une source de frustrations.

La loi, adoptée en mars 2025 mais toujours en attente de promulgation au 4 avril, précise : aucun chef traditionnel ne peut être membre d’un parti politique, ni briguer un mandat électif. Tout manquement à cette règle expose à des sanctions allant de l’avertissement au retrait de l’acte de reconnaissance.

Selon le président de la commission des lois du Parlement, l'engagement politique est « incompatible » avec le rôle traditionnel, lequel exige réserve, impartialité et devoir de neutralité.

Cette mesure vise à mettre fin aux pratiques observées lors des périodes électorales, où certains rois sont sollicités par des candidats en quête de légitimité ou de soutien populaire, et parfois même positionnés sur des listes électorales.

La loi dresse également une cartographie officielle de la chefferie traditionnelle : 16 royaumes, 80 chefferies supérieures et 10 chefferies coutumières sont désormais reconnus par l’État.

Mais cette reconnaissance sélective a aussi créé un climat de mécontentement chez ceux qui n’ont pas été retenus dans cette première phase. Certains dénoncent une démarche incomplète, voire injuste.

Sa Majesté Gangouro Souambou, roi de Kika et secrétaire général du Haut Conseil des rois du Bénin, appelle au calme. Bien qu’il reconnaisse que des royaumes ont été oubliés, il insiste sur la valeur structurante de cette réforme.

« Cette loi met de l’ordre. Nous-mêmes, on ne se respectait plus. Aujourd’hui, la royauté retrouve sa noblesse », déclare-t-il, tout en rappelant que « toute loi est modifiable »..

Il exhorte ceux qui se sentent lésés à ne pas désespérer . « C’est un début. Depuis l’indépendance, nous n’avions pas de cadre légal aussi précis. Il faut laisser le processus suivre son cours. »

Cette réforme soulève une question cruciale pour de nombreux pays africains : comment intégrer les figures traditionnelles dans le système républicain sans compromettre ni leur autorité morale ni les principes démocratiques ?

Alors que la loi attend encore d’être promulguée, les débats au Bénin révèlent à la fois les tensions entre modernité politique et traditions vivantes, et la volonté d’un équilibre institutionnel où la royauté retrouve sa place sans empiéter sur le champ politique.

KM
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