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Cyber Africa Forum (CAF) : à Cotonou, l’Afrique passe à l’offensive face à la montée des cybermenaces

Publié le jeudi 3 juillet 2025  |  aCotonou.com
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© Autre presse par DR
Cyber Africa Forum (CAF) : à Cotonou, l’Afrique passe à l`offensive face à la montée des cybermenaces
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Le Cyber Africa Forum (CAF) a réuni plus de 1000 décideurs, experts et acteurs du numérique les 24 et 25 juin 2025 au Sofitel Marina Hotel & Spa de Cotonou, au Bénin. Dans un contexte géopolitique tendu et à l’heure de l’intelligence artificielle générative, cette 5ᵉ édition ambitieuse a propulsé la résilience numérique au cœur de l’agenda continental.
Entre décideurs publics, dirigeants d’agences nationales, champions du secteur privé, startups en pleine ascension et institutions internationales, ils étaient plus d’un millier de participants, venus de tout le continent et d’ailleurs, à converger vers Cotonou pour deux jours d’échanges, de réflexions et de décisions autour d’un enjeu devenu vital pour les économies africaines : la sécurité numérique. Les 24 et 25 juin 2025, le Cyber Africa Forum (CAF), organisé au Sofitel Marina Hotel & Spa de Cotonou, a confirmé son statut de plateforme de référence en Afrique pour penser et bâtir la cybersécurité de demain.
Parmi les partenaires et exposants, des géants mondiaux tels que Google Cloud, Visa, Kaspersky, Deloitte, MTN, mais aussi des acteurs locaux de premier plan comme Sémé City, le Village des Technologies de l’Information et de la Biotechnologie (VITIB) en Côte d’Ivoire, Techso Group (Maroc), Société Générale Bénin, Orbus Digital Services ou encore le Centre national d’investigations numériques (CNIN) et l’Agence des Systèmes d’Information et du numérique (ASIN), fers de lance de la stratégie numérique béninoise.

Dans un monde marqué par les conflits hybrides, la désinformation algorithmique et la financiarisation croissante des cybermenaces, l’édition 2025 du CAF a mis en lumière l’urgence d’une réponse collective et structurée.

« L’heure n’est plus au constat. Elle est à l’action concertée, lucide, structurée, à l’échelle du continent. Aucun État ne gagnera seul la bataille de la résilience numérique », a déclaré Franck Kié, Commissaire général du Forum, dans un appel à bâtir une alliance panafricaine permanente autour de la résilience numérique. Car les chiffres sont sans appel : le marché africain du digital devrait atteindre 180 milliards de dollars dès cette année, soit 5,2 % du PIB du continent, et 70 % de la population sera connectée d’ici 2030.
Le choix du Bénin pour accueillir cette 5ᵉ édition ne relève pas du hasard. Depuis plusieurs années, le pays a multiplié les réformes et les investissements pour bâtir un écosystème numérique souverain, sous l’impulsion du président Patrice Talon. Centre de réponse aux incidents (bjCSIRT), infrastructure à clé publique (PKI), laboratoire forensique, politique de cybersécurité des infrastructures critiques : le pays s’est hissé parmi les mieux classés d’Afrique selon l’Indice mondial de cybersécurité de l’Union internationale des télécommunications.
Dans un discours remarqué, la ministre du Numérique, Aurélie Adam Soulé Zoumarou, a rappelé que les politiques cyber ne doivent pas se limiter à la technologie, mais comportent une réelle dimension sociale : « Ne pas inclure ces jeunes dans nos stratégies de cybersécurité, c’est créer des générations vulnérables avant même de leur offrir la promesse d’un avenir numérique. »
Au-delà des discours, le CAF 2025 a été riche en actions. Plus de 40 sessions ont exploré des sujets stratégiques comme l’intelligence artificielle, les paiements numériques, la modération algorithmique ou encore la sécurisation des systèmes de santé et de justice.
Comme l’a justement souligné Daouda Sow, Directeur général de Techso Group, lors de son intervention :« Il n’y aura pas d’inclusion financière sans sécurité des paiements, et la cybersécurité n’est pas un bonus technique — c’est la condition minimale pour instaurer la confiance. »

Le HackerLab, compétition technique de haut niveau, a mobilisé plus de 500 jeunes talents en amont et 80 finalistes, révélant une génération montante d’experts africains en cybersécurité.
Le Forum a également vu la publication du Cyber Météo 2025, premier baromètre continental de maturité cyber par secteur et par territoire.

À côté des débats d’idées, plusieurs engagements concrets ont marqué cette édition.Signe tangible de cette dynamique, des partenariats structurants ont été signés, à l’image de l’ASIN, qui a officialisé une coopération stratégique et une subvention avec l’Institute for Inclusive Digital Africa (IIDIA), un hub panafricain dédié à la recherche appliquée sur les politiques numériques. Deux autres accords ont été conclus avec Orbus Digital Services et Quality Corporate, visant à renforcer les écosystèmes locaux.

La forte présence de ministres africains à Cotonou a également marqué les esprits. Parmi eux : Olushegun Bakari, ministre des Affaires étrangères du Bénin, Ibrahim Kalil Konaté, ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation de la Côte d’Ivoire, et Léon Juste Ibombo, ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique du Congo. Tous ont porté un message commun : l’Afrique ne pourra garantir sa souveraineté économique sans souveraineté numérique. Cela suppose des investissements durables, l’adoption de normes africaines, mais surtout un capital humain qualifié et mobilisé.

A.C
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