La Commission électorale nationale autonome (CENA) et le parti d’opposition Les Démocrates se livrent à une vive passe d’armes au sujet de l’invalidation de la fiche de parrainage du député Michel François Sodjinou, à six jours du dépôt des candidatures pour la présidentielle de 2026.
Le différend survient peu après le dépôt, le 14 octobre, du dossier de candidature de Me Renaud Agbodjo à l’élection présidentielle du 12 avril 2026, accompagné de Jude Lodjou comme colistier. Le récépissé provisoire avait alors été remis par le président de la CENA, Sacca Lafia.
Dans un communiqué publié le 20 octobre, la CENA a rejeté les accusations du parti d’opposition, affirmant avoir agi « dans le strict respect de la loi ». Les avocats des Démocrates ont répliqué en dénonçant des « manœuvres d’exclusion » et une supposée collusion avec le pouvoir pour écarter leur formation du scrutin.
Selon la CENA, la fiche de parrainage de Michel Sodjinou a été invalidée à la suite d’une ordonnance de référé du 13 octobre rendue par le tribunal de première instance de Cotonou, précisant que le député aurait retiré un nouveau formulaire de parrainage le 14 octobre. Les Démocrates contestent cette version, accusant la Commission d’avoir agi sans attendre les preuves officielles de signification de la décision judiciaire.
Le parti pointe également un traitement inéquitable et une ouverture tardive de la plateforme d’enregistrement des candidatures — prévue initialement le 8 octobre, mais opérationnelle seulement le 14 octobre à 16h —, ce qui, selon lui, aurait facilité les « manœuvres d’invalidation ».
Concernant la présence d’un huissier, Maître Maxime René Assogba, dans les locaux de la CENA, Les Démocrates ont mis l’institution au défi de révéler « pour le compte de qui » il agissait. La CENA a nié tout lien avec lui, précisant avoir sollicité Maître Alain Akpo « conformément à la loi et aux procédures en vigueur ».
La Commission a réaffirmé sa volonté d’organiser des élections « transparentes, crédibles et démocratiques », dénonçant une campagne de désinformation. En réaction, Les Démocrates ont réitéré leurs accusations de collusion politique et demandé à la Cour constitutionnelle d’intervenir « pour préserver la paix sociale ».
Cette controverse s’ajoute à un climat politique déjà tendu, marqué par la désignation contestée de Me Agbodjo comme candidat du parti et les inquiétudes internes sur le risque d’invalidation lié au mécanisme du parrainage, régulièrement dénoncé depuis 2016 comme un instrument d’exclusion électorale.