Au Conseil national des chargeurs du Bénin (Cncb), la Direction générale change de main. Marie-Diane Gbossou Tossa, épouse Agossa n’est plus en poste. Elle a été limogée dans la soirée du mercredi dernier sur instruction du Président de la République. Plusieurs raisons sont évoquées à la suite de son départ.
Elle a fini par partir ! Depuis plus d’un an, cette Directrice générale fait l’objet de critiques et de contestations au sein de cette entreprise. Le Président de la République a pris tout son temps et a fini par la lâcher. Elle est remplacée par Nadine Dako, fille de Nestor Dako, ancien Garde des sceaux et Directeur de cabinet civile du Président de la République. Selon nos informations, deux raisons principales expliquent son départ. La première est relative à la gestion des ressources humaines. D’après des sources proches de la Présidence de la République, plusieurs plaintes ont été déposées contre elle pour la légèreté dans la gestion de son personnel. On indique que depuis qu’elle en poste, elle n’a pas su comment mettre chaque compétence à sa place. Au départ, elle aurait voulu faire la promotion des jeunes en mettant de côté les plus anciens. Ces derniers se sont soulevés pour finir par l’embrouiller et reprendre leurs places. Les jeunes ainsi écartés se sont mis à ses trousses, estimant qu’ils ont les diplômes nécessaires pour accomplir des taches de responsabilités. Dans le même dossier, un groupe de travailleurs se serait levé contre elle pour dénoncer une pratique de régionalisme. En effet, on lui reproche de mieux coter ses frères et sœurs du Couffo dans la maison. Des cas de recrutement d’agents ont eu à faire objet de contestations dans cette affaire.
Au même moment, on apprend qu’elle subissait la pression politique de ses parrains. En effet, sa nomination, selon nos sources, aurait été possible grâce à un député à l’Assemblée nationale. C’est aussi un homme d’affaires qui serait fâché contre sa sœur qui refuse de lui attribuer les marchés nécessaires. Le dossier a été trop loin mais la dame aurait tenu dur, d’après des proches d’elle. Et pour se sauver, en dehors de ses accointances avec une religion chrétienne de la place, la Directrice générale a fini par garder de bons contacts avec un des Conseillers spéciaux du Chef de l’Etat. C’est lui qui est devenu le défenseur de ses intérêts auprès du Président de la République ; et c’est d’ailleurs cela, à en croire nos informateurs, qui a permis de constater un silence dans la maison depuis quelques mois. Mais puisque les travailleurs en colère contre elle n’ont pas eu gain de cause, ils n’ont pas baissé les bras. Sentant venir le danger, la Dg aurait initié une rencontre de réconciliation avec son personnel dans une ville hors de Cotonou. Elle y était quand la nouvelle de son limogeage lui est parvenue mercredi soir.
Les évangéliques dictent leur loi au Palais
La Directrice générale sortante n’est pas membre du lobbying des évangéliques qui entourent Yayi Boni. C’est vrai que cela dénote sa vie privée, mais il importe de souligner qu’elle a préféré ne pas abandonner sa religion dans le département du Zou. Est-ce aussi une des raisons ? Personne ne sait encore. Mais, le député élu de la 12ème circonscription électorale qui aurait proposé sa nomination est membre de ce club de chrétiens qui manipulent le Président de la République. Et si cette dame originaire de Dogbo a été remplacée par la fille d’un pasteur bien connu comme étant un des membres influents du lobbying évangélique du pouvoir, ce n’est pas un hasard.
Marie-Diane Gbossou a été nommée en août 2011 à la suite de la guéguerre née entre le Dg par intérim d’alors et son adjoint. Même si cela ne figure dans aucun document, Yayi Boni l’avais nommée pour calmer la douleur du peuple Adja dont la fille (Bernadette Sohoudji Agbossou) avait été abattue en pleine mission pour le Cncb.