BERLIN - L’Allemagne va accroître son action militaire en Afrique, notamment en envoyant des instructeurs supplémentaires au Mali et en soutenant l’intervention française en Centrafrique, a indiqué la nouvelle ministre de la Défense. Interrogé par l’hebdomadaire Der Spiegel pour savoir si l’Allemagne --souvent critiquée pour sa réticence, après la seconde guerre mondiale, à envoyer des troupes à l’étranger--, devrait accroître son engagement militaire international, la ministre Ursula von der Leyen a répondu: "dans le cadre de nos alliances, oui".
Mme von der Leyen a ainsi annoncé qu’elle prévoyait d’augmenter le contingent allemand au Mali de 180 à 250 militaires. 99 soldats sont actuellement déployés sur place, où ils assurent la formation de l’armée malienne. L’Allemagne prévoit également de déployer un airbus médicalisé en Centrafrique en soutien à la mission militaire française Sangaris, a-t-elle précisé.
Alors que les crises se multiplient en Afrique, l’Allemagne "ne peut pas regarder ailleurs quand meurtres et viols sont quotidiens, ne serait-ce que pour des raisons humanitaires", a souligné la ministre, en poste depuis un mois et première femme à occuper ces fonctions à la tête de la Défense.
"En Centrafrique, une guerre sanglante oppose chrétiens et musulmans. Nous ne pouvons risquer que ce conflit embrase toute la région", a ajouté la ministre, membre influent du cabinet de la chancelière Angela Merkel.
A long terme, les différentes armées des pays européens devraient fusionner dans une armée européenne car "l’unification des forces armées est une conséquence logique d’une coopération militaire accrue en Europe", a-t-elle estimé.
Le ministre du Développement, Gerd Mueller, a de son côté déclaré que l’Allemagne projetait également d’accroître son aide humanitaire en Afrique, particulièrement au Mali, dans un entretien au journal Bild am Sonntag.
Le président de l’Association des forces armées allemandes, Andre Wuestner, a déclaré au même journal que la mission au Mali prendrait probablement plus de dix ans, vu l’état "désastreux" des forces armées dans le pays et l’objectif à atteindre "d’un Etat stable et qui fonctionne".