Les dernières nominations prononcées par les sessions du Conseil des ministres des 21et 22 janvier 2014 n’ont pas été du goût de tous les ministres du Chef de l’Etat. Ça boude et ça grogne ! Et pour cause…
C’est avec stupéfaction et l’amère au corps que les Secrétaires généraux des Centrales syndicales en lutte depuis près d’un mois pour, entre autres points revendicatifs, l’annulation du concours de recrutement d’Ape qu’ils qualifient de frauduleux organisé au Ministère de la Fonction publique au profit de celui des Finances en juillet et août 2013. Joint au téléphone, le syndicaliste Pascal Todjinou déclare qu’avec la nomination de Yaya Garba au poste de Directeur de cabinet du Ministère de l’Information et de la communication qu’il faut comprendre qu’en réalité Yayi Boni se moque du peuple béninois. Et il s’empresse d’ajouter que l’avenir nous en dira long !!!!
Comme le Sg de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb), le jeune sémillant ministre responsable de l’Information et de la communication du gouvernement de Yayi Boni n’est pas du tout d’accord avec le profil de celui qu’on lui a fourgué comme Directeur de cabinet. Komi Koutchè trouverait qu’accepté de se mettre en symbiose avec un tel individu n’est pas digne pour lui. Alors, ça grogne et ça boude sérieusement au Ministère de l’Information et de la communication où presque tous les directeurs centraux et les autres agents collaborateurs du ministre Komi Koutchè n’attendent pas accepter travailler ensemble avec celui que l’opinion publique et surtout l’Observatoire de lutte contre la corruption de Jean-Baptiste présente comme l’un des organisateurs du concours frauduleux de recrutement d’Agents permanents de l’Etat.
Yaya Garba n’est donc pas le bienvenu au Cabinet du ministre Komi Koutchè qui ne veut surtout pas mêler son nom à quelque histoire nauséeuse d’où qu’elle vienne pendant son séjour dans le gouvernement de Yayi Boni. C’est donc contre son gré que son nouveau Directeur de cabinet a été nommé. Il n’a donc jamais proposé à nomination ce monsieur que l’opposition politique béninoise a identifié comme celui qui, le 27 mars 2011, a pris un hélicoptère pour aller distribuer des bulletins de vote dans les départements du Borgou et de l’Alibori à l’insu total du Coordonnateur départemental d’alors, Amoussa Issoufou qui s’en était plaint vainement. C’est celui-là que Yayi Boni a décidé de promouvoir donnant ainsi la preuve de son attachement à ceux qui s’exercent à s’éloigner, tant soi peu, de la vertu.
Si d’autres ministres se contentent souvent d’être taciturnes sur les profils des personnes qu’on leur fourgue au Palais de la République, ce n’est pas le cas de Komi Koutchè qui fera certainement entendre raison à son patronCar, si l’on force le jeune ministre à consommer cette pilule amère, l’intéressé ne parviendra à rien faire dans ce ministère, avertissent d’ores et déjà les cadres qui entendent l’isoler totalement.
Ceci est donc l’occasion pour révéler à l’opinion publique que les diverses nominations prononcées en Conseil des ministres depuis l’avènement de Yayi Boni ne se font pas toujours avec l’accord ou du moins l’avis des ministres sectoriels. C’est de force qu’on leur flanque souvent des gens considérés dans les ministères comme des Ovni ou des Agents espions du Chef de l’Etat contre les ministres. Car, les promus sachant que leurs promotions ne venant de leur ministre de tutelle, n’hésitent pas à narguer ceux-ci à la moindre occasion. C’est cela même le Changement mué en Refondation sous l’ère Yayi Boni.
Réponse de Yayi aux syndicalistes
Alors que les Centrales syndicales ont lancé un mot d’ordre de grève paralysante de l’administration publique, c’est la « réponse idéale » que Yayi Boni trouve à leur donner. Alors que tous, nous savons que les syndicalistes font grève pour exiger, entre autres, l’annulation du concours frauduleux organisé au Ministère de la Fonction publique au profit de celui des Finances par un certain Directeur de recrutement des agents de l’Etat (Drae) nommé Yaya Garba. C’est cet individu que l’Olc pointe pourtant du doigt dans la tour d’adresse qui s’est déroulée autour dudit concours récemment grossièrement validé par le Conseil des ministres sous l’égide de Yayi Boni. Autrement, c’est un signal fort que Yayi Boni a décidé d’envoyer à Pascal Todjinou, Paul Essè Iko, Dieudonné Lokossou, Joël Chadaré et Laurent Mètongnon. Yayi veut leur dire que : « Je m’en fous de votre grève moi je continue mon œuvre ». Et pendant ce temps, c’est l’économie béninoise qui agonise et lui Yayi Boni avec, s’il ne le sait pas encore. Mais l’homme semble décidé à baisser de la tête pour rentrer dans le mur. Advienne que pourra !
Promotion d’un autre « vertueux »
Si Komi Koutchè boude la nomination du DC qu’on lui a flanqué sans son avis, au Palais de la République même, c’est une autre personne qui vient d’être débarquée de force de la tête de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) que Yayi Boni a décidé de promouvoir. Et fait spécial, on lui crée de toutes pièces un poste dont on n’a jamais entendu parler au Palais de la République : « Responsable de la Cellule juridique auprès du Secrétariat général du gouvernement ». Le nouveau promu à ce poste se prénomme Auguste René Ali Yérima, ex Dg de la Cnss dont un rapport diligenté par l’Inspection générale de l’Etat a fait l’état de sa prouesse à toucher deux salaires dans les caisses du Trésor public. Ledit rapport a même dit de façon claire et nette qu’il lui faut rembourser au Trésor public ce qu’il a indûment pris. Et en attendant qu’il ne s’exécute ou l’a-t-il déjà fait, le Chef de l’Etat décide de lui donner une promotion au sein de la Présidence de la République. La lutte contre la corruption est ainsi en marche dans la « Démocratie Nescafé » de Yayi Boni pour lui emprunter l’expression.
Ce sont donc ces personnes peu recommandables que Yayi Boni a décidé de porter en triomphe et de montrer en exemple aux jeunes du Bénin qui seront conduits ce matin du 27 janvier 2014 comme des moutons de panurge pour lui présenter des vœux de nouvel an. Ainsi, la promotion de la fraude et la corruption ont de beaux jours devant elles sous le régime de Yayi Boni.
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