Au regard des évènements des dernières semaines au Bénin, la Convention patriotique des forces de gauche (Cpfg) a organisé, hier lundi 27 janvier 2014 à la bourse du travail, une conférence de presse pour se prononcer sur la situation politique actuelle de notre pays qu’elle juge calamiteuse.
Un mois après la fusillade des responsables des Confédérations et Centrales syndicales, la Convention patriotique des forces de gauche (Cpfg) s’est prononcée hier, sur la grève des travailleurs, le binôme mouvement syndical-politique, l’injonction de la Cour Constitutionnelle aux députés de voter le budget de l’Etat gestion 2014, les assises nationales et la gouvernance locale. Encadré de divers responsables syndicaux, le président de la Cpfg, le Pr Philippe Noudjènoumè a affirmé hier à la presse que la grève générale des travailleurs est juste et légitime. Une réaction, explique-t-il, conforme aux articles 25 et 31 de notre Constitution, et « à la hauteur de l’ignominie et de l’indignation » suscitées au sein des travailleurs. Par ailleurs, la Cpfg répond aux ministres François Abiola et Barthélémy Kassa qui ont lié le mouvement syndical à des fins politiques, que les Centrales syndicales ont le droit de faire la politique « lorsque la gouvernance globale ne permet plus d’aller de l’avant, les libertés conquises par leurs sacrifices sont menacées, et les fruits de leur production dilapidés, plongeant le peuple dans l’abîme ». Surtout dans un contexte où « les syndicalistes du pouvoir, briseurs du mouvement de grève des travailleurs, n’hésitent pas à proclamer ouvertement leur soutien au gouvernement, et donc à faire de la politique en refusant aux autres syndicalistes d’en faire », ajoute Noudjènoumè.
L’opportunité des assises nationales
Saluant la réaction « légitime » des députés ayant rejeté la décision « anticonstitutionnelle » du 30 décembre dernier de la Cour, la Cpfg juge cette injonction dénuée de toute base juridique, inappropriée et à la limite « bête ». Elle affirme qu’aucun texte fondamental n’a prévu une telle injonction qui de surcroît, a été enfermée dans un délai de 24h, la rendant impossible à mettre en œuvre. En matière de gouvernance locale, la Convention juge les maires et conseillers encore en poste, illégitimes et illégaux, leur mandat constitutionnel étant achevé depuis avril 2008. Ajoutant que ceux-ci pillent impunément le patrimoine foncier et financier du Bénin, elle invalide tous actes de disposition des fonds et domaines publics posés par eux, et exige la tenue sans délai des élections municipales et locales non pas sur la base de la Lépi, mais d’une liste à confectionner avec la participation active des conseils des habitants des villages et quartiers. Du fait, face à la situation actuelle politique du pays qu’elle juge calamiteuse, la Cpfg désigne la tenue d’assises nationales proposée par le Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques, partagée par l’Union fait la Nation et le Prd, comme le seul moyen pour garantir les libertés et la fin de l’impunité des crimes politiques et économiques. Aussi, pour sauvegarder le bien public, promouvoir la production nationale et protéger les producteurs béninois, la Cpfg appelle-t-elle tout démocrate ou patriote béninois vivant à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, à se lever pour « dégager le régime de Boni Yayi et instaurer un pouvoir qui soit l’opposé de la gouvernance actuelle ».