Contrairement à d’autres nations, le Bénin n’a pas été éligible au second compact du Projet Millenium Challenge Account (Mca). A cause du niveau élevé atteint par la corruption dans notre pays, ce beau héritage laissé par le Général Mathieu Kérékou à son successeur Boni Yayi en 2006 n’a dont pas été sauvé. Plusieurs milliards de F Cfa ont été ainsi perdus. Et à l’allure où vont les choses, rien et vraiment rien ne prouve que le Bénin soit au rendez-vous de juin 2014 où il est prévu une séance de rattrapage. Dans le viseur, les nombreux scandales qui ont rythmé la vie du régime du changement.
Après les affaires Cen-Sad, machines agricoles, ICC-Services … qui ont déjà pesé lourd dans la non-éligibilité du Bénin au second compact du Projet Millénium Challenge Account, une autre affaire que les Béninois ne sont pas encore prêts d’oublier pourrait dans les jours à venir refaire surface. Il s’agit du scandale de l’avion présidentiel. Il rappelle étrangement l’affaire «Albatros» au Cameroun.
Dès son arrivée au pouvoir en 2006 et dans le souci de régler ses problèmes de déplacement, le Président Boni Yayi s’est lancé dans une opération d’acquisition d’un avion présidentiel Toutes les opportunités seront d’ailleurs explorées. Celle sur laquelle le chantre du régime du changement est tombé met en scène l’homme d’affaires Martin Rodriguez. Vers la fin du régime Kérékou, cet homme d’affaires avait en effet initié une opération qui avait pour objet l’acquisition d’un avion présidentiel. Pour des raisons que beaucoup de Béninois ignorent, cet avion qui aurait été donné par feu Mouamar El-Kadhafi a été immatriculé au nom d’une compagnie appartenant audit homme d’affaires. Ayant eu vent de cette opportunité, le Président Boni Yayi enjoint Martin Rodriguez de céder l’avion à l’Etat béninois. L’affaire va rapidement tourné en un conflit entre l’Etat béninois et Martin Rodriguez. Alors que le dossier qui avait entre-temps été porté devant les tribunaux n’a pas encore trouvé une solution, l’avion qui était en stationnement dans un pays d’Europe a été convoyé à Cotonou après qu’il ait subi des opérations d’entretien pour lesquelles plus de six milliards de F Cfa ont été engloutis. Le comble dans cette affaire est que pour des questions de sécurité, les vrais experts qui devraient superviser les opérations de réparation de ce coucou volant ont été écartés au profit de gens qui ne sont pas vraiment du domaine. Le résultat est là. Aujourd’hui, le Bénin ne dispose pas d’un avion présidentiel. On ne sait même pas là où se trouve ce fameux aéronef qui a été acquis dans des conditions floues. Comme l’œil de Caen, cette affaire qui pourrait, elle aussi, hypothéquer malheureusement les chances du Bénin, toujours candidat au second compact du MCA, hante déjà le sommeil de ses auteurs et complices. Plutôt que de chercher à élucider ce dossier comme l’a fait son homologue Camerounais Paul Biya dans l’affaire «Albatros», le Président Boni Yayi observe plutôt un vilain mutisme. Le comble est que dans le budget général de l’Etat exercice 2014, il a été inscrit une ligne de crédit pour l’acquisition d’un avion présidentiel. Ce budget a été rejeté par les députés. Le Chef de l’Etat a pris une ordonnance pour la mettre en exécution. Et depuis la semaine dernière, le ministre de l’économie et des finances, Jonas Gbian, (le frère de l’autre) a officiellement lancé l’exécution de ce budget.