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Le Matinal N° 4275 du 27/1/2014

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Peuple béninois : l’heure de la délivrance est proche
Publié le mardi 28 janvier 2014   |  Le Matinal




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.. le simulacre de concertation entre opérateurs économiques et gouvernement. Que sont devenues les belles résolutions de cette rencontre de la dernière chance ?

Le fiel de la haine, le culte de la personnalité à fleur de peau, la volonté inébranlable de mettre le pays en coupe réglée et l’omni présence de l’ego, en prenant le pas sur la fibre patriotique et la raison, ont ruiné tout espoir de démocratie apaisée et de relance économique. Quel dialogue sincère peut-on avoir avec quelqu’un dont les relents totalitaires ne savent pas souffrir de compromis ?

Quelle négociation peut-on entreprendre avec quelqu’un qui n’est fidèle à rien et encore moins à ses propres engagements, n’est et ne veut être responsable de rien, même de sa propre signature ?

Imposer à nouveau un premier ministre à un Chef d’Etat qui n’en a jamais voulu, pour amorcer une hypothétique transition dont personne n’est sûr de l’issue, à quoi bon ?
Pourquoi toujours chercher à repartir de zéro pendant que ceux avec qui nous avons commencé en 1960 sont déjà bien loin devant nous aujourd’hui ?

Enfin, pourquoi converger vers des assises nationales qui reviendraient en définitive à donner dans le panneau de Boni Yayi, si elles devraient accoucher d’une nouvelle constitution ?

L’heure n’est plus à la réinvention de la roue. La conférence de février 1990 a déjà tracé les grands repères. Il s’agit de les suivre et de les appliquer simplement comme des théorèmes de mathématiques pour obtenir les résultats escomptés ; ce contre quoi s’arc-boute, avec la dernière énergie, le pouvoir, en croyant manipuler tout le peuple. Il est grand temps de faire confiance aux textes de loi que nous nous sommes librement donnés et d’y rechercher les solutions appropriées à cette crise. Elles existent. Une lecture attentive de la Loi fondamentale offre en effet l’opportunité royale à notre démocratie de rebondir et de tourner définitivement la page Yayi. Il ne sert à rien de provoquer la fatalité. Elle n’augure rien de bon. Au bout du parcours, deux cas de figures sont constitutionnellement possibles :

L’empêchement définitif de l’article n° 50 de la constitution, dont les manifestations sont évidentes mais que notre complaisance et notre clientélisme coupables se refusent de regarder en face et de traiter comme tel ;

La haute trahison de l’article 74 dont toutes les conditions sont également réunies mais dont les députés, n’ont pas encore pris conscience ; la gouvernance actuelle affichant à suffisance toutes les preuves « d’acte attentatoire au maintien d’un environnement sain, satisfaisant, durable et favorable au développement ».
I.- Le cas de l’empêchement définitif

Il se chuchote de plus en plus dans les milieux avertis des préoccupations réelles quant à la santé du premier magistrat. Vu sa façon de se comporter, sa réaction par rapport aux actes les plus sensibles qu’il pose, pour engager la Nation et sa gouvernance catastrophique, beaucoup s’accordent à reconnaître qu’il y a effectivement lésion quelque part. Les Béninois ont accordé leurs suffrages à un Chef de l’Etat sain d’esprit et de corps. L’expertise et sa contre expertise médicales l’ont confirmé avant les élections. Mais lorsqu’en sus du comportement et des réactions à tout le moins douteux, l’on finit par découvrir la quantité de médicaments que le Chef de l’Etat est tenu d’ingurgiter quotidiennement pour être à la hauteur de sa mission, il y a tout lieu de paniquer sur sa capacité réelle à gouverner. Tout le monde a vu en effet, l’arsenal effarant des médicaments exhibés à la télévision nationale dans le feuilleton de l’empoisonnement.

Parmi ceux qu’on a vus, il y en a qui remettent indiscutablement en cause sa capacité à gouverner notre pays, s’ils étaient effectivement consommés par celui qui est censé nous diriger. Nous avons vraisemblablement voté pour un homme dont l’état de santé a été certifié par une pléiade de médecins chevronnés. Si quelques années plus tard, sa santé ne lui permet plus d’assumer ces hautes charges, le peuple souverain, par le biais de ses représentants, a besoin d’être fixé. Dans ces conditions, l’Assemblée nationale est appelée à élucider l’énigme et à en tirer les conséquences, le cas échéant. Il est urgent d’éviter à tout prix les bruits de bottes qui semblent se rapprocher. Dans la frénésie de leur vacarme, ils pourraient emporter les acquis de la Conférence nationale. Il ne faut pas en arriver là, pendant que la constitution nous offre elle-même la solution à ce que d’aucuns perçoivent comme un imbroglio. L’empêchement définitif qu’évoque l’article 50 de la Constitution serait donc un premier angle d’attaque qui, par clémence, consisterait à renvoyer « l’empêché » à ses médecins traitants, sans lui demander des comptes. Mais en dehors de ce cas de figure, une autre possibilité plus rigoureuse existe.

II.- Le cas de la haute trahison

Si l’on devrait s’en tenir aux dispositions de l’article 74 de notre Constitution, il y a longtemps que les conditions de la haute trahison sont remplies. En effet, selon cet article, « il y a haute trahison, lorsque le Président de la République a violé son serment, est reconnu auteur, co-auteur ou complice de violations graves et caractérisées des Droits de l’Homme, de cession d’une partie du territoire national ou d’acte attentatoire au maintien d’un environnement sain, satisfaisant, durable et favorable au développement »

Le style belliqueux du lexique Yayi et le mode de fonctionnement du régime qui privilégient une région au détriment de l’autre, avec le dessein manifeste de les opposer, sont déjà en eux-mêmes suffisamment graves pour être constitutifs de haute trahison, pour le Chef de l’Etat qui a solennellement juré de « préserver l’intégrité du territoire national et de se conduire partout en fidèle et loyal serviteur du peuple ».Nombreux sont ceux qui ont été scandalisés par les propos attentatoires à la paix, tenus par le Président de la République, à l’occasion du 1er août 2012, une opportunité rêvée pour faire la paix avec lui-même et le peuple tout entier. Mais qu’avons-nous fait ?

Les nombreux scandales financiers, comme Icc Service, les machines agricoles, Cen sad, le chantier de l’Assemblée Nationale en friche à Porto-Novo et tout récemment encore la turbine à gaz de Maria Gléta, pour ne citer que ceux-là, sont le lot quotidien de la gouvernance actuelle. Comme si cela ne suffisait pas, une traque systématique est donnée aux opérateurs économiques dont les impôts alimentent la trésorerie nationale. La dénonciation et la résiliation unilatérale du Pvi, la guerre aveugle livrée aux opérateurs économiques, à travers les personnes de Patrice Talon et de Sébastien Ajavon et à leurs intérêts sur le territoire national montrent à quel point des querelles de clocher ont tôt fait d’être érigées en raisons d’état, pour justifier les nombreuses atteintes au droit à l’initiative privée. Malgré les opérations de charme en direction des hommes d’affaires étrangers réticents, l’économie nationale est en chute libre. L’environnement des affaires au Bénin ne rassure plus. La perte du deuxième compact du Mca avec le partenaire américain en est la sanction directe.
La logique de la confrontation permanente avec les partenaires sociaux et les grèves sectorielles paralysantes qui en découlent, la promotion de la médiocrité, la corruption organisée, la confiscation des organes publics de communication, pour abreuver les Béninois de mensonges à longueur de journée, les disparitions non-élucidées, les tentatives d’élimination physique des voix qui gênent, sont en définitive, les signaux forts d’un régime en pleine dérive totalitaire. Le chien en perdition n’entend plus les injonctions de son maître dit-on en yoruba. Il n’y a plus rien à tirer de Yayi Boni, sinon signer son arrêt de départ avant qu’il ne soit trop tard. A vouloir attendre 2016, le pire serait inexorablement arrivé. Tous les ingrédients de l’article 74 de notre loi fondamentale constitutifs « d’acte attentatoire au maintien d’un environnement sain, satisfaisant, durable et favorable au développement » sont donc réunis.

L’heure a sonné pour que les Représentants du peuple souverain taisent leurs divergences et querelles intestines pour accorder à l’unanimité sa chance à la Haute Cour de Justice de se rendre historiquement utile à la Nation. Cette initiative de salut public devient un impératif patriotique, catégorique et collectif.

François M. Atinsou

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