Sauf cas de retournement de situation, la constitution du 11 décembre 1990 ne sera pas révisée avant la fin du second mandat du président Boni Yayi. La levée de boucliers contre le projet devient flagrante. Société civile, universitaire et plusieurs acteurs politiques disent, à l’unisson, non à une révision opportuniste de la loi fondamentale. Même la famille politique du chef de l’Etat ne porte pas le projet dans sa plénitude.
On se souvient encore, comme si c’était hier, de la désapprobation faite par quinze députés de la mouvance présidentielle qui ont donné de la voix, en signe désolidarisation. Apportant ainsi de l’eau au moulin au front anti-révisionniste crée par les parlementaires de la sixième législature. Les 28 députés réunis au sein du front, se réjouissent d’avoir trouvé des astuces requises pour étrangler le rêve cher à Boni Yayi : réviser la constitution que le peuple béninois s’est librement donnée suite à la traversée du désert de 1989.
Selon plusieurs indiscrétions, la révision de la constitution ne se conjugue plus au présent. Le projet est d’ores et déjà rangé au placard. Les arguments tiennent au fétichisme qui entoure le projet de révision. Pas de débats publics élargis aux universitaires, à la société civile et aux états major des partis politiques. Même la retraite parlementaire devant examiner le projet s’est tenue à Parakou, loin des yeux, soit à plus de 500 km de Cotonou. Pis encore, l’on convoque une session extraordinaire pour traiter un dossier aussi crucial. L’autre versant, c’est qu’on en arrive là que lorsqu’on ne peut procéder autrement, quand au fonctionnement de l’appareil étatique. Or, rien de cela n’en est. Les différents acteurs anti-révision ont du mal à comprendre les réelles motivations du chef de l’Etat. Et depuis que ce dernier s’est rebiffé et a décidé de revoir la copie comme l’ont souhaité la classe politique et la société civile, c’est le black out définitif de l’initiative.