Le Chef de l’Etat a rencontré dans la journée d’hier lundi à la Présidence de la République, un regroupement de jeunes venus lui présenter leurs vœux de nouvel an. A cette occasion , le Dr Boni Yayi a fait d’importantes déclarations. ....ll ne faut plus se mentird ésormais. Le Chef de l’Etat a abdiqué face à la question énergétique. Depuis huit ans, le discours n’a pas changé. En deux ans, il ne faudra pas s’attendre au miracle. Le Chef vend simplement de l’espoir.
L’énergie, vous l’aurez tout de suite, vous l’aurez demain. De promesse en promesse, le Chef nous conduit à espérer jusqu’au lendemain de 2016. En huit ans, le gouvernement de Yayi a erré face au challenge énergétique. Et comme sorti d’un profond sommeil, il sursaute et nous promet le ciel. On veut bien le croire mais on a toujours de la peine.
Les ministres successifs de l’énergie depuis 2006, nous ont servi le même discours que celui qu’il a déroulé hier. Il semble que c’est une leçon qu’ils apprennent en chœur. Ce que le Chef a dit devant ces jeunes studieux et vertueux hier, tous ses ministres de l’énergie l’ont ressassé. Et si vous réveillez de son profond sommeil celui qui est là, Dieu sait qu’il vous chantera cela sans bégayer.
Donc, rien n’a changé sous le ciel béninois en pleine crise énergétique. Dans ses lamentations hier, le premier des béninois a déclaré ce qu’un ministre très influent à l’époque a déclaré sur une chaine de télévision. « Si le Nigeria coupe aujourd’hui, tout le Bénin est dans le noir ». Et il poursuit en disant « C’est un souci pour moi ». Si a deux ans, ce problème continue de constituer pour lui, un souci si majeur, il y a de réelles raisons de s’interroger. « Nous avons à peine 100 mégawatts sur un besoin de près de 200 parce que nous fonctionnons sous contrainte.
Et Maria Gléta ?
S’il n‘y a pas d’électricité, comment on peut aller vers le développement. C’est un défi pour moi’’ a déclaré Yayi Boni. A
deux ans de la fin de son quinquennat, le Chef continue de tout voir sous
l’angle de défis. Il a semblé qu’on a quelques petits soucis de réalisme avec ce gouvernement. Tenez. Pour justifier le scandale en gestation de Maria Gléta, on a avancé des arguments pareils. Sans énergie on ne
peut rien, le Bénin vit une dépendance énergétique et il faut qu’il soit
autonome, pas de développement sans énergie, bref des raisons apparemment semblables mais qui débouchent toujours sur des solutions totalement décadentes.
La centrale thermique de Maria Gléta annoncée à grand renfort médiatique (lancée en 2007 et réceptionné en 2012) comme la solution, croule sous les milliards acquis aux prix de la sueur des béninois. C’est un exemple patent de l’aveu d’échec et le Chef a stratégiquement et à raison évité de l’aborder devant ses enfants hier. Après si tant d’échec, on a plus autre moyen que de vendre de l’espoir. En tout cas, il s’y attèle à cœur joie. L’intention qui se cache est encore flou. Mais des
voix insoupçonnées avancent que tout ceci sent une action de propagande discrète orchestrée par un Chef finissant mais apparemment décidé à rester coller à son siège pour justifier l’illégalité.
Et Dangoté ?
Il n’y a pas récemment, le Chef a reçu le plus puissant homme d’affaires d’Afrique, Aliko Dangoté. Face au symbole de la réussite africaine, le Chef de l’Etat l’a pratiquement supplié de l’aider pour la question de la crise énergétique. Le geste est d’une sagesse sans pareil. Celle d’un Président très soucieux de résoudre un problème crucial à l’essor de son pays. Mais il y a toujours un problème dans la démarche. Dans son discours hier, le Chef de l’Etat a affirmé qu’il est en train de courir.
La page Dangoté est-elle déjà tournée ? Ou bien c’était juste un petit numéro, une trompe l’œil devant caméra comme il en a l’habitude. Tout ressemble à cela puisque devant les jeunes hier, il n’en a pas fait cas. Il n’a même pas brossé la suite et les espoirs de la rencontre Dangoté-Bolloré. Il a juste affirmé ceci. « L’électricité
est essentielle pour nous. C’est pourquoi nous avons dit que tout ce que nous sommes en train de faire, que ce soit le barrage hydroélectrique de Kétou bis, que ce soit les centrales thermiques, la Bid nous a promis le barrage même certaines sociétés d’électricité veulent venir faire. Ce qui est dans notre portefeuille va nous propulser vers une disponibilité de l’ordre de 1500 à 2000 Mégawatts ».
C’est heureux de l’apprendre. Dangoté ou non, l’essentiel est qu’une seule des nombreuses promesses en matière énergétique, soit enfin réalisée. On prend tout ceci avec un espoir très fébrile parce que depuis 2006, rien de vraiment cohérent n’est proposé pour vraiment solutionner la crise énergétique. Faudra-t-il encore espérer ? Non et non. Le pessimisme est désormais permis. Ce demain ne viendra jamais.
