La grève générale lancée par la confédération des centrales syndicales depuis quatre semaines reçoit le soutien des apprenants des lycées et collèges. Ces derniers ont boycotté les activités pédagogiques et même les évaluations programmées par les responsables de leurs différents établissements.
Après ceux du Ceg Gbokou à Porto-Novo et du Ceg1, Ceg2 d'Abomey, les élèves des lycées et collèges de la cité des Kobourou ont montré à la face du monde que la grève lancée par la confédération des centrales syndicales est largement suivie dans les régions du Nord-Bénin. En effet, les apprenants sous l'œil impuissant des autorités de l'éducation ont boycotté la deuxième série des productions scolaires du premier semestre. A les en croire, les enseignants n'ont plus véritablement fait les cours depuis la reprise des classes après les fêtes de fin d'année. Et donc ils ne savent pas ce qu'ils vont écrire sur les copies.
Ce sont les élèves du collège d'enseignement général Albarika de Parakou qui ont montré la voie à leurs camarades des autres collèges de la ville. Ainsi de commun accord, les élèves ont complètement vidé les salles de classe voire chassé certains surveillants de salle. Une situation qui démontre combien le mouvement de débrayage est largement suivi dans la partie septentrionale du Bénin.
Marc Kossou (Stagiaire)
· Les agents de santé exigent la rétrocession des fonds défalqués aux salaires
Les agents de santé affiliés à la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (Cstb) sont mécontents de leur situation professionnelle. Ces derniers réaffirment leur position de continuer les mouvements de débrayage malgré l'appel du chef de l'Etat.
S'il y a un secteur qui focalise les attentions, c'est bien celui de la santé qui connait depuis quelques semaines un débrayage sans service minimum. Le chef de l'Etat saisissant l'occasion d'une rencontre avec les jeunes le Lundi 27 Janvier 2014 a invité les agents paramédicaux en grève depuis plusieurs semaines, soit 72h par semaine sans service minimum de reprendre service. Mais ces derniers n'entendent pas lâcher le mouvement. Dans une interview accordée à un média de la place, le Docteur Joseph Lanwansonou a expliqué que les travailleurs de la santé ne sont pas prêts à reprendre le travail, même si le gouvernement dit être prêt pour rentrer en négociation avec eux.
Ils souhaitent avant toute négociation que le gouvernement leur restitue les fonds défalqués sur leur salaire du mois de Janvier 2014. D'ailleurs, ces travailleurs du secteur de la santé plus que déterminés attendent le mot d'ordre du Front Unis des Organisations Syndicale de la Santé (Fuoss) qui pourrait demander que le mouvement passe de 72heures à 96heures. A travers ce durcissement de ton, les agents de santé semblent être déterminés à aller au bout de leur menace. Le gouvernement doit pouvoir trouver une autre stratégie pour ramener les agents de santé à la table de négociation.
Florence Hologan (Stagiaire)
· La paralysie reste totale
La mesure de défalcation sur salaire pour fait de grève entreprise par le gouvernement semble ne pas émousser l'ardeur des travailleurs. Dans la grande majorité des services de l'administration publique, c'était encore ce mardi un calme plat qui y a régné. Aussi bien dans les écoles que dans les hôpitaux, centres de santé et autres, le constat est resté le même.
Quatrième semaine de grève générale dans l'administration béninoise et le débrayage a atteint tous les niveaux et tous les secteurs. C'est ce qu'il convient désormais de retenir suite au constat fait hier après un tour dans les services de l'Etat. Les défalcations constatées sur les salaires auraient, selon les personnes rencontrées, participé à la généralisation du mouvement de grève.
Sur l'ensemble du pays ce mardi, c'est la tenue des assemblées générales pour non seulement informer les militants sur l'évolution des négociations entre gouvernement et partenaires sociaux et les conduites à tenir. A Porto-Novo c'est au complexe scolaire de Ouando où quatre syndicalistes avaient été mis aux arrêts par les forces de l'ordre la semaine écoulée que la foule des travailleurs a tenu son Assemblée générale.
Les travailleurs ont décidé à l'unanimité de poursuivre les mouvements de grève et ce, jusqu'à satisfaction des revendications que sont entre autres, le limogeage du commissaire central de la ville de Cotonou, Pierre Agossadou et Placide Azandé, Préfet des départements de l'Atlantique et du littoral, co-auteurs selon les travailleurs, des actes de violences perpétrés le 27 décembre dernier sur les travailleurs à la bourse du travail.