15 femmes et 10 hommes. C’est la composition de la troupe artistique de Tianjin qui séjourne actuellement au Bénin. Acrobates, magiciens, danseurs, chanteurs et instrumentalistes, ils le sont et forcent l’admiration de leurs spectateurs africains, notamment, béninois à travers des spectacles époustouflants.
Liu Yating est âgée, seulement, de 13 ans. Elle est une acrobate de la troupe artistique de Tianjin qui offre aux Béninois, des spectacles d’une variété exceptionnelle.Tianjin, une ville chinoise située environ à 30 minutes de train dePékin, la capitale. C’est une ville directement administrée par l’Etat central à l’instar de Beijing, de Shanghaï, de Changqing et de Pékin. Les élèves du Collège d’enseignement général (CEG) de Sainte Rita ont découvert avec stupéfaction, le lundi 28 janvier,la jeune Liu lors d’un spectacle que la troupe leur a gracieusement offert dans l’enceinte de l’établissement. Avec sa petite taille, son allure d’adolescente innocente, personne ne s’attendait aux démonstrations empreintes de risques et particulièrement séduisantes auxquelles elle s’est adonnée. Invitée à dérouler l’avant-dernier tableau de la soirée de spectacle dans la rubrique « Acrobatie », Liu Yating apparaît au milieu de l’impressionnante foule d’élèves et d’enseignants avec un regard peu sûr d’elle-même. Pendant environ 5 minutes, elle reçoit les encouragements de ses aînés puis se met à jouer au poirier. Sur le poirier d’une hauteur d’environ deux mètres, la jeune Liu, avec une souplesse corporelle indescriptible,s’étire tel un élastique, prend des positions particulièrement délicates (tête en bas, les pieds en l’air) avec des mouvements de corps qui déclenchent une peur panique chez les spectateurs. Pendant une bonne vingtaine de minutes, Liu aura suscité craintes et panique chez les spectateurs qui ont fini par lui exprimer une forte admiration après son spectacle inédit, par des applaudissements incessants. Au regard des risques que comportaient les démonstrations de Liu, le présentateur du spectacle, Docteur Maurice Gountin, a dû, formellement, déconseiller aux élèves spectateurs, de s’exercer à son acrobatie chez eux. «Liu a commencé par apprendre ce qu’elle fait là depuis qu’elle avait deux ans dans une école de formation. N’essayez donc, jamais, de reproduire ça chez vous parce que vous n’y êtes pas initiés », a averti Maurice Gountin. Mais Liu vient de séduire un public de jeunes élèves à travers son spectacle, lesquels auront du mal à oublier ses nombreuses démonstrations sur le poirier.
Un mélange de talents artistiques pour mieux vendre la culture chinoise
Outre l’acrobatie, la troupe artistique de Tianjin réunit d’autres talents. Parmi les artistes,chacun est spécialiste d’un art. On y découvre des danseurs, des magiciens, des chanteurs et des instrumentalistes. A titre illustratif, Zhangbo est artiste-chanteuse et Zhang Mingming est instrumentaliste. Et pourquoi autant de talents réunis dans une troupe ? A cette interrogation, Chen Xiangfei, le vice-directeur de la délégation du Ministère de la culture chinois qui accompagne la troupe répond : « L’objectif, c’est de satisfaire tous les goûts de nos spectateurs africains. Cette union de talents permet de faire découvrir aux peuples africains les merveilles de la culture chinoise », s’est justifié Chen Xiangfei. Et la mayonnaise semble prendre. Car, de plus en plus, les spectacles chinois mobilisent, de façon impressionnante, les Béninois. Ce qui fait dire à Chen Xiangfei que « les peuples africains adoptent, de plus en plus, la culture chinoise ». Il tire cette conclusion parce qu’à l’instar du Bénin, en Guinée équatoriale où la troupe venait de donner des spectacles, la mobilisation a été également monstrueuse, selon ses témoignages. Ce qui, naturellement, galvanise la troupe qui promet de se montrer toujours plus séduisante à travers ses prestations. « J’avoue qu’à chacune de nos prestations, les gens ne cessent de nous applaudir et de nous gaver de bons qualificatifs. Cela me rend énormément fier de savoir que les Africains adoptent de plus en plus ma culture », a témoigné Chen Xiangfei.
Des talents de vieilles écoles plusieurs fois récompensés
Selon les précisions données par Chen Xiangfei, la troupe artistique de Tianjin est une somme de talents venus d’horizons divers. La plus part des artistes de la troupe sont venus de la vieille école dont la création date de 1953. Mais, il en a, également, parmi eux, qui se sont fait illustrer à travers des groupes privés et qui sont repêchés au sein de la troupe poury exprimer leurs talents. Même des étudiants qui continuent d’apprendre l’art font partie de la troupe. Et parlant d’école de formation, on peut citer, à titre d’exemple, l’Institut des Arts de Tianjin, l’Ecole d’Acrobatie de Tianjin et bien d’autres. Des talents qui ont, d’ores et déjà, valu plusieurs distinctions tant au plan national qu’international à la troupe, notamment, à sa section « Acrobatie ». Entre autres, lauréate au 12ème festival international de cirque des jeunes de Moscou en 2013, la section « Acrobatie » de la troupe artistique de Tianjin a, aujourd’hui, à son compteur, une kyrielle de prix dont une vingtaine en or. Et pourtant, elle poursuit sa course vers la conquête de l’Afrique et du monde.