La ville de Lokossa, dans le département du Mono abrite depuis hier, mardi 28 janvier, les journées de réflexion sur la gratuité de la césarienne au Bénin pour le compte des départements du Mono, du Couffo, du Zou et des Collines. C’est le directeur adjoint de cabinet du ministre de la Santé, Moufalilou Aboubakar qui a procédé à l’ouverture des travaux en présence des préfets du Mono/Couffo, Corentin Kohoué et du Zou/Collines, Armand Nouatin.
Par Reine AZIFAN
Améliorer l’application de la mise en œuvre de la gratuité de la césarienne en vue de sa pérennité, c’est l’objectif qui sous-tend l’organisation des journées de réflexion sur la gratuité de la césarienne au Bénin.
Depuis l’opérationnalisation le 1er avril 2009 de l’initiative de la gratuité de la césarienne au Bénin, c’est la première fois qu’une rencontre est organisée pour faire le point du chemin parcouru et dégager les perspectives. La rencontre de Lokossa est la première d’une série de quatre dont une nationale. Des explications de Valentine Kiki Mèdégan, directrice générale de l’Agence nationale de gestion de la gratuité de la césarienne (ANGC), il ressort que cette première rencontre concerne les quatre départements du Centre. Deux autres rencontres similaires seront organisées au profit, d’une part, des quatre départements du Nord et d’autre part, des quatre départements du Sud. C’est à l’issue desdites journées départementales que se tiendront celles nationales. Il s’agit, selon elle, de « faire ensemble le point et aller encore plus loin ».
Tous les acteurs des quatre départements impliqués dans la chaîne de mise en œuvre de l’initiative y sont conviés : anesthésistes, sages-femmes, infirmiers, médecins-gynécologues, chirurgiens, directeurs d’hôpitaux, agents administratifs et financiers et membres des organes de l’ANGC. Les résolutions issues de ces assises permettront d’avoir un plan plus efficace et une vision prospective de l’application de la gratuité de la césarienne, a souligné Valentin Kiki Mèdégan.
Elle a également saisi cette occasion pour faire un plaidoyer pour l’extension de la gratuité aux autres urgences obstétricales (hémorragies, grossesses extra-utérines, ruptures utérines, etc.) et à la prise en charge du nouveau-né.
Plus de 10 milliards FCFA investis
Pour sa part, le directeur adjoint de cabinet du ministre de la Santé, Moufalilou Aboubakar, a insisté sur les avancées enregistrées depuis l’opérationnalisation de l’initiative. « Pendant plus de quatre ans, plus de cent mille césariennes ont été réalisées pour un montant de plus de dix milliards francs CFA de remboursement grâce à la seule subvention de l’Etat », a-t-il déclaré. Il a ensuite énuméré les défis qui ont pu être relevés grâce à cette initiative et aux acteurs qui ont travaillé à sa mise en œuvre effective. Il s’agit, entre autres, de l’amélioration de la fréquentation des maternités, de l’amélioration de la santé physique et psychique de la mère et du nouveau-né, de la réduction des charges financières pour les familles, de la réduction des retards dans la prise en charge des urgences obstétricales nécessitant la césarienne, de l’amélioration de la situation financière des hôpitaux et de leurs plateaux techniques.
En dépit de ces résultats élogieux, la mise en œuvre de la gratuité de la césarienne connaît plusieurs goulots d’étranglement dont la variation des coûts d’un centre à un autre, avec son corollaire de rançonnement des parturientes ; la mauvaise gestion des kits et les prescriptions parfois fantaisistes ; le long délai d’encaissement des chèques certifiés du Trésor public délivrés par l’ANGC.
Durant les deux jours d’échanges, les participants passeront en revue toutes ces préoccupations et feront des suggestions pour améliorer la mise en œuvre de la mesure et garantir sa pérennité. Moufalilou Aboubakar a rassuré les participants de la disponibilité du ministère de la Santé à jouer pleinement sa partition en vue de l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement 4 et 5 relatifs à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale.
A l’instar du préfet du Mono/Couffo, Corentin Kohoué, tous les intervenants ont remercié le président de la République Boni Yayi qui a initié la gratuité de la césarienne qui constitue, selon eux, une œuvre de haute portée sociale.