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La Presse du Jour N° 2058 du 27/1/2014

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Propos du chef de l’Etat devant des jeunes : Yayi, mauvais père de la Nation ? (Les propos de l’interview du 1er août 2012 reviennent)
Publié le jeudi 30 janvier 2014   |  La Presse du Jour


Le
© Autre presse par DR
Le chef de l’Etat Beninois, Yayi Boni.


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Le chef de l’Etat a tenu des propos peu rassembleurs devant des jeunes, le lundi 27 janvier 2014, à l’occasion d’une cérémonie dite d’échange de vœux de nouvel an. Il a distingué certains béninois d’autres…De bons et de mauvais. Il n’est pas loin des propos tenus dans l’interview du 1er août 2012.

Les béninois ne croient toujours pas à ce qu’ils ont entendu de la bouche de leur président sur les ondes de certaines chaînes de télévisions nationales le lundi 27 janvier dernier. Beaucoup sont ceux qui n’en reviennent toujours pas. On croirait Yayi président d’une frange de béninois contre une autre qui serait récalcitrante, non travailleuse, corrompue, paresseuse, déstabilisatrice de la Nation…

Devant des jeunes, avenir du pays, Yayi a réagi sur les dossiers socio-politiques brulants de l’actualité. Et le moins qu’on puisse dire est qu’il a laissé l’habit du père qui doit rassembler ses fils pour celui qui les divise, les menace, les attend au carrefour…Yayi a montré qu’il est prêt à affronter les travailleurs plutôt que de chercher les voies et moyens pour désamorcer la grogne sociale qui, en réalité, va grandissante. Des syndicalistes qualifiés de tous les noms :

«…Partout où vous vous réunissez à Paris etc…je suis au courant (…) Ce n’est pas parce que je me tais que vous allez continuer (…) Le jour où le président dit j’en ai assez, il peut avoir la guerre (…) La manière dont certains s’expriment n’est pas une manière élégante. Il faut parler calmement et ne pas donner de leçons, surtout qu’on vous a vu déjà à l’œuvre. Chacun d’eux a un passif. C’est ceux-là aujourd’hui qui donnent des leçons (…)

On ne peut pas dire qu’on va utiliser les magistrats, utiliser les syndicats, la justice, le parlement pour détruire une République. Mais personne ne sortira indemne de cette situation (…)». Toujours dans ses propos, le chef de l’Etat a qualifié des syndicalistes de politiciens qui ont transformé la bourse du travail en un lieu politique. «Si quelqu’un vole et vous le poursuivez, on demande s’il est de telle partie du pays. Et les syndicats montent au créneau pour demander pourquoi on l’a enlevé. C’est ça le syndicalisme ? Non ! C’est des politiciens.


La bourse du travail est un quartier général des politiciens… ». La presse béninoise en a également eu pour son compte. D’une presse béninoise qualifiée de tous les bons mots lors du message à la Nation le 27 décembre 2013 à l’Assemblée nationale, le chef de l’Etat la trouve aujourd’hui nulle, enfin certaines publications au sein de cette presse-là. «Les gens écrivent ce qu’ils veulent. Prenez-çà, allez écrire. Ils écrivent sans faire des recherches. On va prier pour que l’éthique et la morale reviennent. Il y en a qui sont bons. Il y en a qui sont des plaies. Il faut compter avec. Il y en a qui s’en prennent aux institutions qui sont les symboles de la République…».
Mêmes dérives qu’au 1er août 2012


Le ton et le message délivrés par Yayi aux jeunes lundi dernier ressemblent comme deux gouttes d’eau à l’interview qu’il avait accordée à la presse béninoise à la veille du 1er août 2012. A l’époque, les propos du Chef de l’Etat ont soulevé un tollé général. Mais visiblement, le chef de l’Etat reste sur la même lancée. A la question «Nous allons revenir sur la question de la gouvernance politique. Êtes-vous découragé après votre geste de la main tendue et le comportement des autres. Vous avez reculé, on dirait », voilà comment Boni Yayi a répondu aux journalistes : «Ce qui nous uni, c’est le Bénin.

J’ai plusieurs fois écris ainsi que mon Conseiller Elègbè. J’ai demandé qu’ils forment un comité pour travailler avec les miens sur les propositions de gouvernance politique et autres. Mais, ils bloquent le dossier. Avec moi mes responsabilités continentales, comment faire ? Quand j’ai rencontré Houngbédji, j’ai commis un crime de lèse majesté. Houngbédji est un homme politique d’Etat préoccupé par l’avenir de ce pays. À chaque fois, il vient me voir, c’est fini. Çà c’est de la haine crachée. C’est quoi cette méchanceté ? Moi-même je vais réagir.

Je suis béninois. Je ne suis pas étranger. Il parle comme si je n’ai pas mes partisans dans le nord profond. Ils n’ont qu’à réunir leurs gens, je vais faire autant et ils vont s’affronter. Je les attends (…) Il n’y aura pas de Madagascar au Bénin. Si c’est cela le langage que Talon a indiqué parce qu’il dit qu’il faut préserver ses acquis (…) Je sais que Malik toi tu es bien placé pour savoir ce qu’ils préparent mais dis leur que je n’ai pas peur d’eux car, pour moi la vie et la mort sont les mêmes choses. J’ai seulement peur de Dieu.

Je n’aime pas la haine ni le régionalisme, nous sommes un et indivisible. Si c’est parce que lui il a dit qu’il va organiser l’insurrection contre moi et c’est son aile politique qui prend le mot d’ordre pour créer un front uni pour sortir les magistrats et la classe de la société civile, je les attends. Je verrai ce qu’ils vont faire du pays. J’ai été élu». Des « miens» dans son interview du 1er août 2012, Yayi est passé à la «guerre» contre certains de ses compatriotes.

Jean-Marie Sèdolo
Des Béninois apprécient
Sur les réseaux sociaux hier mardi 28 janvier 2014, plusieurs personnes ont commenté les propos tenus par le Chef de l’Etat, le Dr Boni Yayi devant les jeunes le lundi 27 janvier dernier à la salle du peuple du Palais de la Marina. Voici ce que pensent les honorables Sèhouéto et Azannaï puis le journaliste Thierry Sossou des déclarations du premier magistrat du Bénin.
Candide Azannaï, député : » Une action syndicale peut – être politique et politiquement soutenue, tout comme une action politique peut – être soutenue par des mouvements syndicaux. Il n’y a aucune malice à cela.

C’est des logiques de complémentarité chaque fois que l’objet de la lutte touche de quelque manière les valeurs fondamentales de la République et surtout les libertés et les droits de l’homme. C’est donc des cris enfantins que de voir des adultes s’extasier à ne pas lire rapidement l’intérêt qu’il y a que les actions de protection des libertés convergent dans les rues, et côte à côte, le Peuple uni dans toutes ses composantes en lutte contre l’imposture…

Parfois, les forces de sécurité et les armes de la République, finissent dans l’assaut final contre l’Etat de police dans une sacré et spontanée fraternisation contre l’autocrate, contre le despote, contre la particularisation de la puissance publique contre l’intérêt général. L’unité syndicats / politiques est une des normalités en démocratie plurielle… ». Il n’y a aucun interdit que des politiques rencontrent des syndicats et que des syndicalistes rendent des visites à des politiques. Dire le contraire aux jeunes, c’est tenter de les abrutir… Et c’est bien une inquiétude que Boni Yayi s’adonne à de tels non – sens en face des plus jeunes, en face de nos enfants…


Lazare Sèhouéto, député : » Après avoir passé presque huit ans à la tête d’un pays, un Chef qui se sent obligé de mentir et qui a recours au mensonge pour convaincre ses enfants (les jeunes) sur un sujet comme celle des grèves doit être un chef faible. A tout point de vue. J’ai honte! »


Thierry Sossou, journaliste : » » Ils sont tous dans ma main ! Le moment où je vais bondir » !!!!! La nouvelle trouvaille après » ils sont petits » et je me demande pourquoi il parle ainsi ! Au lieu de négocier face à la fronde sociale il dit qu’il va commander des chaussures » Rangers » pour les marcheurs ! Ça frise la provocation. Monsieur le président ! Votre discours n’apaise pas! »

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