Les semences du coton graine apprêtées pour la campagne cotonnière 2013-2014 ont commencé à être sorties frauduleusement du Bénin vers d’autres destinations. Cette situation qui prend de sérieuses ampleurs risque de nuire gravement à la prochaine campagne cotonnière.
Les semences ont été apprêtées avec la campagne d’égrenage du coton graine pour assurer la campagne prochaine de production de l’or blanc au Bénin. Ces semences auraient commencé à être disposées dans certaines zones productrices du coton. Ces mises à disposition de semences pour la prochaine campagne, à peine démarrées, font déjà objet d’un trafic qui, s’il n’est pas tout de suite arrêté, marquera très négativement la campagne prochaine de production du coton au Bénin. Les semences seraient envoyées frauduleusement vers les pays limitrophes du Bénin, en particulier vers le géant voisin de l’Est le Nigéria. Ces sorties frauduleuses du coton graine bénéficient de la complicité de certains responsables en charge de la gestion du coton au Bénin. C’est en effet un business très rentable pour ces acteurs. Il a très tôt fait de gagner du terrain au point de s’imposer aux forces de l’ordre de ces localités qui sont impuissantes face à la machine à écraser des acteurs de ce circuit. Avec cette situation, l’effort du gouvernement pour tenter de relancer cette filière poumon de l’économie béninoise risque d’être vain. La campagne 2013-2014 risque d’en faire les frais. Les producteurs de l’or blanc peuvent, en dépit de toute leur volonté de production, ne pas avoir de semences ou en avoir en faible quantité. Une telle situation qui se présentera n’aura pour effet que de compromettre plus gravement la production du coton pour lequel des milliards sont engloutis chaque année. Des actions urgentes s’imposent pour arrêter la saignée. A cet effet, le ministre de l’agriculture Sabaï Kate et le ministre de l’intérieur doivent prendre la mesure du danger et réagir au plus tôt. Ils doivent s’activer pour démanteler le réseau et sécuriser les semences pour le bon déroulement de la prochaine campagne de production du coton au Bénin.
Boniface Kolawolé Biaou (Corresp Borgou/Alibori)
