A l'occasion de la cérémonie d'échange de vœux entre le chef de l'Etat et les jeunes du Bénin, le président Boni Yayi s'est laissé aller à un discours belliqueux qui à la limite, incite à la violence. Mieux, le chef de l'Etat a jeté de l'opprobre sur la classe politique, les hommes d'affaires et surtout les organisations syndicales. Mais le comportement de celui qui se veut l'autorité la plus légitime du Bénin ne reste pas sans réactions surtout qu'on apprend que des personnes s'organisent déjà à saisir la Cour constitutionnelle.
Quand ont sait que la Cour de Holo est déjà soumise à un test de professionnalisme surtout avec les dernières observations du professeur Ahanhanzo-Glèlè, on se demande si Boni Yayi ne risque pas d'être désavoué par ses pairs. D'ailleurs, le locataire du palais de la Marina semble avoir récidivé puisque suite à des propos similaires le 1er aout 2012, la Cour de Robert Dossou avait déjà estimé que Boni Yayi a méconnu la Constitution.
Pour s'être sentis dans une situation de privation des libertés publiques, les travailleurs béninois ont décidé de se lancer dans un mouvement de débrayage et de paralysie totale de l'administration publique. Une situation sociopolitique qui a suscité la colère du chef de l'Etat qui a jeté son dévolu sur l'ensemble de la classe politique, les hommes d'affaires et surtout les syndicalistes du Bénin, lors de la présentation de vœux avec les jeunes le lundi 27 janviers 2014. Complètement hors de lui-même, le Chef de l'Etat, a très tôt transformé la rencontre en une occasion de règlement de comptes et de répliques.
Avec une facilité exceptionnelle, Boni Yayi a diabolisé tous ses contradicteurs. Des magistrats aux syndicalistes, en passant par la presse et certains opérateurs économiques, aucune catégorie socioprofessionnelle n'a été épargnée. Boni Yayi est allé même jusqu'à traiter les magistrats d'indélicats. Accusant tout ce beau monde d'être manipulé par le pouvoir de l'argent pour déstabiliser la République, le chef de l'Etat s'est laissé aller à discours d'embrasement régionalistes et sociopolitiques.
Morceaux choisis
"J'entends tout…partout où vous vous rencontrez je sais tout, je suis informé… " ….. "J'observe tous les mouvements Cotonou-Paris. Le moment où je vais bondir arrivera et je réagirai en conséquence…Le gouvernement ne doit rien aux travailleurs, pas d'arriérés de salaires. Alors, pourquoi chercher à organiser une insurrection à la tunisienne ? En tout cas, c'est un vœu pieux…. Chers jeunes, mettez-vous debout pour défendre la patrie". -
… "Si Talon peut ramener juste 1% de ce qu'il a transféré en dehors du Benin tous nos problèmes seraient réglés " ….. "Nous sommes en démocratie. Ils sont libres de s'exprimer mais qu'ils s'expriment sans la violence. C'est ce que dit notre constitution et notre constitution est bien conçue" …….. "Ils sont tous dans ma mains, je les observe, le jour où je bondirai"… " Personne n'a le monopole de la violence"…….. "Nous sommes en démocratie.
Ils sont libres de s'exprimer mais qu'ils s'expriment sans la violence. C'est ce que dit notre constitution et notre constitution est bien conçue" …….. "Ils sont tous dans ma mains, je les observe, le jour où je bondirai……" ….. " Personne n'a le monopole de la violence "…. " Mon jeune frère Iko qui au non du syndicalisme passe tout le temps à m'injurier, je me demande ce qu'il peut si moi Yayi Boni, je décide de réagir, …j'ai tout le pourvoir…. "
En attendant…
Face à ces déclarations du locataire de la marina, des hommes épris de paix et de justice se préparent pour saisir les sages de la cour constitutionnelle. Ces derniers disent ne pas pouvoir tolérer cette récidive du premier citoyen du pays après le cas du 1er aout 2012 où il été pourtant rappelé à l'ordre par la Cour constitutionnelle présidée par Robert Dossou.
Reste maintenant à savoir si les sept sages portés par Théodore Holo pourront se mettre au dessus de la mêlée et mettre pour une fois de bon le président de la République devant ses responsabilités. Par ailleurs, vu l'allure inquiétante que prend la tension sociale au Bénin, les anciens chefs d'Etat ne devraient-ils pas s'inviter dans la crise ?